En Afrique du Sud, une trentaine de personnes ont été arrêtées depuis ce week-end pour avoir occupé illégalement des terres. Des incidents ont notamment éclaté dans la ville d’Hermanus dans le sud du pays. Des incidents qui se sont multipliés depuis que le nouveau président Cyril Ramaphosa, au pouvoir depuis le mois dernier, s’est engagé à accélérer la réforme agraire pour redresser les injustices du passé. La minorité blanche du pays, qui représente 8% de la population, possède notamment 72% des fermes.
Hermanus, Malborough, Waterfall, Centurion, les incidents se sont multipliés ces dernières semaines. Le plus sérieux s’est déroulé à Hermanus dans la province du Cap-Occidental où plusieurs centaines de personnes ont tenté d’occuper illégalement des terrains vacants le week-end dernier.
Des heurts avec la police ont éclaté, un bâtiment municipal ainsi qu’un poste de police ont été incendiés, des magasins pillés.
Pour un responsable provincial, Bongin-Kosi Madiki-Zela, ces incidents sont liés aux projets du gouvernement d’exproprier les terres sans compensations financières : « Cette idée promulguée par le parti au pouvoir, l’ANC, selon laquelle si vous saisissez la terre sans compensation cela va accélérer la redistribution des terres - est absurde. Ces incidents auxquels nous assistons à Hermanus et ailleurs dans le pays sont directement liés à ce projet de loi. Certaines personnes l’ont interprété comme une autorisation pour se servir et saisir des terres vacantes. »
Les députés ont en effet approuvé une modification de la Constitution afin de permettre une expropriation sans compensation financière, qui devrait être soumise au vote dans les prochains mois.
Mais le chef de l’Etat a mis en garde. Cette réforme agraire doit se faire de façon légale, d’une manière qui ne portera pas atteinte à l'économie. Toute expropriation brutale sera considérée comme criminelle. Ajoutant : « Nous ne ferons pas les erreurs que les autres ont commises », en référence au Zimbabwe.
0 Commentaires
Participer à la Discussion