
Les journalistes sont en colère en Afrique du Sud, notamment contre la SABC. La radiotélévision publique est accusée de censure, à quelques semaines des élections municipales qui s'annoncent serrées pour le président Jacob Zuma. Des manifestations ont eu lieu ce vendredi matin dans plusieurs villes du pays devant les locaux du premier média du pays.
Les journalistes manifestent contre toute une série de décisions qui ont été prises ces dernières semaines. La plus flagrante de ces décisions, annoncée il y a un mois, a été l’interdiction de diffuser des images de manifestations violentes. La semaine dernière, il y a eu des incidents dans plusieurs townships autour de Pretoria à propos du choix des candidats pour les élections locales à venir. Et la télévision publique n’a pas diffusé d’image de ces manifestations, ni d’interview. Trois journalistes de la SABC se sont plaints, ont remis en cause cette ligne éditoriale, et ils ont été suspendus. Dans la foulée, l’un de directeur du groupe a démissionné pour protester.
Cela a donc été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase et qui a donné lieu à cette manifestation ce matin. Mais avant cela, il y a avait eu toutes une série d’incidents à commencer par le choix d’analystes politiques progouvernement dans les débats organisés par la chaine ou la suspension des spots de campagne de l’opposition.
Les élections locales qui arrivent vont être très serrées pour l’ANC qui risque de perdre certaines grosses villes, comme Pretoria et ses alentours. Car il y a une insatisfaction grandissante envers le parti au pouvoir depuis vingt-deux ans, notamment dans les townships où le chômage est élevé. Le gouvernement craint justement que des incidents violents, comme ceux qui ont éclaté la semaine dernière autour de Pretoria, influencent l’électorat. Le patron de la SABC, qui est un proche de l’ANC, a donc tout simplement interdit la diffusion de toute image négative.
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