En Algérie, le sujet de ces derniers jours, c’est le baccalauréat. La semaine dernière, lors des épreuves, sept sujets ont fuité sur les réseaux sociaux avant les examens. La ministre de l’Education a annoncé lundi 6 juin que ces épreuves touchées par la triche allaient être annulées et que les élèves allaient les passer à nouveau dans deux semaines. Une cinquantaine d'interpellations ont eu lieu.
De notre correspondante à Alger,
Les syndicats d’enseignants algériens ont obtenu satisfaction. Ils demandaient uneannulation partielle de l’examen. Ils l’ont eue. L’organisation de cette nouvelle session au mois de juin a pourtant ses détracteurs.
D’abord, des parents d’élèves refusent que leurs enfants soient pénalisés et recommencent leurs révisions à cause de quelques tricheurs. Il y a aussi ceux qui disent que passer le bac pendant la période du ramadan est loin d’être idéal.
Et puis, il y a les élèves du grand sud du pays, qui dénoncent une décision prise « pour le nord ». Dans le Sahara, au mois de juin, les températures atteignent déjà les 40°C, et tous les établissements ne sont pas pourvus de climatiseurs.
Une cinquantaine d'interpellations
Des responsables de l’office national des examens semblent mis en cause, puisque des syndicats demandent que ce ne soit pas ce département qui héberge les sujets en attendant les épreuves.
Les forces de sécurité ont pour leur part annoncé une cinquantaine d’interpellations, principalement des fonctionnaires de l’éducation nationale. Les sujets ont été diffusés sur les réseaux sociaux, par plus de 150 comptes Facebook. Et selon les forces de l’ordre, c’est grâce à l’identification des adresses IP que des arrestations ont eu lieu.
Un « complot » des conservateurs contre la ministre de l'Education ?
Nouria Benghebrit, la ministre de l’Education, est critiquée depuis 2014 par les milieux conservateurs. Critiquée pour ses tentatives de réformes de l’Education nationale.
Elle avait déclenché une polémique de plusieurs semaines l’été dernier, en annonçant qu’elle voulait introduire le dialecte algérien dans les programmes scolaires. On lui a alors reproché pêle-mêle d’être contre l’arabe, contre l’islam et de vouloir détruire la culture algérienne.
La ministre elle-même a déclaré lors de sa conférence de presse que cette opération de triche avait été organisée « pour semer l’anarchie dans le pays ».
Mais au-delà des critiques, cette affaire de triche a aussi poussé des centaines d’Algériens à afficher leur soutien à la ministre, qui a réussi pour le moment à tenir tête à tous ses détracteurs.
0 Commentaires
Participer à la Discussion