Plus d’un an après sa nomination, le garde des Sceaux a largement perdu en popularité, alors que les tensions entre différents corps de métiers paralysent le système judiciaire.
« Le citoyen d’aujourd’hui ne revendique que ses droits consacrés par la Constitution et les lois, surtout ceux de pouvoir recourir à la justice et d’avoir un procès équitable », déclarait Belkacem Zeghmati, ministre algérien de la Justice, lors de sa prise de fonctions en août 2019.
Or, plus d’un an après sa nomination, Zeghmati est loin d’avoir instauré l’équité et garanti le respect des droits des justiciables, estiment les défenseurs des droits de l’homme, ainsi que certains avocats et magistrats.
Déficit de confiance
« Les procès équitables, ça ne peut pas exister sans justice réellement indépendante, explique Me Kamal Azzedine Haddad, membre du barreau du Tizi-Ouzou. Le ministre de la Justice n’est qu’un fonctionnaire, l’exécutant d’un pouvoir dont il représente la ligne politique, mais le déficit de confiance fait que nous sommes toujours dans la suspicion. »
Depuis son arrivée, Zeghmati a fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille. Auréolé d’une solide réputation d’intégrité, l’ancien procureur a bénéficié d’une certaine popularité pour avoir été à l’origine du mandat d’arrêt international contre l’ex-ministre de l’Énergie, Chakib Khelil, en août 2013. Une initiative qui lui avait valu d’être évincé de son poste de procureur général de la Cour d’Alger en 2015 à la suite d’un mouvement des magistrats décidé par l’ancien président, Abdelaziz Bouteflika, un proche de Khelil.
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