Dans un message diffusé par la télévision d'État ce lundi 15 août 2011, le colonel Mouammar Kadhafi a appellé ses partisans à se préparer pour la bataille finale pour « libérer » les villes détenues par les insurgés. Six mois jour pour jour après le début de la révolte, les forces rebelles, armées par les occidentaux, sont engagées dans une offensive décisive sur la ville de Zawiya
La plus grande partie du message de Mouammar Kadhafi sur les antennes nationales, ce dimanche 14 août, et diffusé sur la place Verte où étaient réunis ses partisans, était inaudible en raison d'une « panne technique », selon la télévision libyenne. Pour prouver qu'il parlait en direct, le guide libyen a décrit de temps en temps des scènes.
« La fin du colonisateur est proche et la fin des rats est proche. Ils [les rebelles, NDLR] fuient d'une maison à une autre devant les masses qui les chassent , a prédit Mouammar Kadhafi, ajoutant: le colonisateur et ses agents n'ont plus qu'à recourir au mensonge et la guerre psychologique après que toutes les guerres avec toutes les armes ont échoué ».
Il a appelé ses partisans à résister alors que les forces rebelles ont annoncé dimanche 14 août avoir pris le contrôle d'une partie de la ville côtière de Zawiya qui héberge la dernière raffinerie de pétrole dont dépendent les forces de Kadhafi.
Selon l'agence Reuters, l'atmosphère dans le centre de Tripoli est resté calme en ce dimanche du ramadan. La plupart des habitants, interrogés par les journalistes sous la surveillance de représentants du pouvoir, ont dit ne pas croire aux informations relatives à la progression des rebelles, ni au risque de les voir atteindre la capitale.
« Ils vont de l'avant »
Après six mois d'insurrection et bientôt quatre mois de frappes aériennes*, le chef des opérations de l'Otan, Charles Bouchard a réaffirmé la détermination des occidentaux à mettre un terme au conflit d'ici le mois de septembre, délai prévu pour la fin de l'opération « Protecteur unifié ».
Pour le général canadien, les forces loyales au colonel Kadhafi ont tellement diminué qu'elles ne peuvent désormais plus « mener une offensive crédible ». Quant aux rebelles, « ils vont de l'avant », estime-t-il en pointant les changements visibles tant sur les fronts de la ville pétrolière de Brega à l'est, que sur ceux de Misrata à l'ouest, et du djebel Nefoussa au sud-ouest de Tripoli.
« La libération de Tripoli est le point final de la révolution libyenne », indique pour sa part, Moustapha Shibani, secrétaire général de l'Alliance nationale démocratique libyenne, qui lutte contre le régime de Mouammar Kadhafi. Pour lui, le bilan de ces six mois de combat est « très positif », considérant les 42 ans de dictature libyenne. «Personne dans le monde, ni Kadhafi ne croyait que la Libye était capable d'une révolution d'une telle manière et d'une telle ampleur ! Ce que l'on a réalisé en six mois est quelque chose d'inimaginable ! La peur est complètement tombée ». L'avenir est, selon Moustapha Shibani, entre les mains du Conseil national de transition (CNT) qui va diriger le pays pour préparer la Libye aux élections. La base du Conseil est populaire et sa compétence reconnue.
Vers quelle Libye ?
Pour le secrétaire général de l'Alliance nationale démocratique, il n'y a pas à craindre les islamistes : « s'il y a un mouvement musulman qui participe aux élections, il a le droit de s'exprimer... mais pas au-delà », précise-t-il.
Mansouria Mokhefi, de l'Institut français des relations internationales ne partage pas la vision optimiste des représentants de l'Otan ou des insurgés libyens. La responsable du programme Moyen-Orient / Maghreb du centre de recherche a, dès le début des interventions alliées, exprimé des réserves. Aujourd'hui, elle persiste et signe.
« On ne peut pas jeter la pierre à ceux qui ont cru vraiment que nous avions une mission humanitaire ou de sauvetage à accomplir en Libye mais cette intervention s'inscrivait aussi dans le fait que nous n'avions pas réagi assez vite à ce qui s'était passé en Tunisie. Il y avait un désir, une arrière-pensée de se mettre du côté de la démocratie, de la liberté. Mais on n'a pas évalué les autres aspects de l'opération : en Libye, il n'y avait pas les mêmes difficultés économiques et structurelles [qu'en Tunisie, NDLR]. Nous ne connaissions pas la vraie nature du pouvoir, quel était son assise, quels étaient ses soutiens. Six mois après le début de la révolte, une partie du pays n'a pas lâché Kadhafi et continue à le soutenir, explique l'analyste, insistant « Nous sommes aujourd'hui dans une situation de guerre civile.»
L'avenir de la Libye est, selon elle, plus qu'incertain car les groupes que les occidentaux ont soutenu ne représentent qu'une fraction de la population. Le Conseil national de transition n'offre pas d'options claires.
Enfin, alors que l'agence Reuters fait état de négociations -démenties par le gouvernement libyen- entre les loyalistes et les rebelles à Djerba en Tunisie, Mansouria Mokhefi se réjouit que le camp occidental intègre depuis quelques temps cette possibilité dans son agenda.
10 Commentaires
Misse
En Août, 2011 (11:33 AM)Pulaaar
En Août, 2011 (12:02 PM)Reply_author
En Juillet, 2022 (20:22 PM)Dev.
En Août, 2011 (12:17 PM)Le Veridit
En Août, 2011 (13:02 PM)Patisco
En Août, 2011 (13:27 PM)wade dolignou yow lagnou gueum ya niou doy thia kaw thia kanam rek
Président wade le Sénégal est content de toi, vous avez changé le visage du pays, vous avez développé les secteur de la santé, éducation, agriculture tec
Ndiaganiao est avec toi président 75% premier au premier vive
Na Ler
En Août, 2011 (14:26 PM)Qqun
En Août, 2011 (15:03 PM)Eternels Ennemis
En Août, 2011 (16:04 PM)Omzo
En Août, 2011 (17:51 PM)Solo
En Août, 2011 (08:30 AM)Participer à la Discussion