Arrêté à Lomé au Togo, dans des circonstances dignes d’un film hollywoodien, selon son avocat, le Béninois Steve Amoussou, présenté comme le « Frère Hounvi », sobriquet d’un célèbre web-activiste auteur de chroniques acerbes contre le régime Talon, croupit dans une prison béninoise depuis le mardi 20 août dernier. Il est inculpé pour « provocation à la rébellion, initiation et publication de fausses nouvelles et harcèlement par voie électronique ».
Hier dimanche, les autorités togolaises ont réagi à son arrestation qu’elles qualifient d’ « enlèvement ».
« Ils l’ont enlevé pour le jeter dans une fourgonnette »
En effet, le dénommé Steve Amoussou, qui nie être le « Frère Hounvi », a été arrêté à Lomé, dans une « rue d’Adidogommè, un quartier résidentiel de la banlieue ouest » de la capitale togolaise. D'après son avocat Me Baparapé, les auteurs de « l’enlèvement » sont au nombre de quatre. Ils l’ont abordé « sans décliner leur identité ». Il « n’a pas eu le temps de réfléchir quand ils l’ont jeté dans une fourgonnette », direction le Bénin.
Selon le communiqué du procureur de Lomé lu à la télévision togolaise TV3, les « ravisseurs » étaient effectivement au nombre de quatre. Ils ont « embarqué (la victime) dans un véhicule d’immatriculation béninoise », avant de filer vers la frontière « côté Est ». "Les autorités policières togolaises ayant été avisées, ont aussitôt lancé des recherches qui n’ont pas permis de retrouver les ravisseurs et leur victime".
Un membre du staff d’un célèbre chanteur béninois parmi les « ravisseurs », selon Lomé
"Une enquête judiciaire conduite par le service central de recherche et d’investigation criminelle a été ouverte. Des premiers résultats de l’enquête, il est apparu que l’acte (perpétré par les quatre personnes de nationalité béninoise a bénéficié de la complicité) de deux autres personnes dont l’une est de nationalité béninoise, et l’autre de nationalité togolaise ».
Sur les quatre acteurs principaux, trois ont été identifiés. Il s’agit notamment de « Ouanilo Mèdégan, directeur général de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’informations, et Gbaguidi Todédokpo alias Jojo, membre du staff et manager de l’artiste Vano Baby », indique le procureur Mawama Talaka.
« S’agissant des deux personnes ayant apporté leur concours aux ravisseurs, l’une a été identifiée comme Priscillia Temo, esthéticienne béninoise établie à Lomé. Celle-ci a été chargée d’identifier l’appartement de la victime et de l’attirer vers les ravisseurs. Elle a été interpellée aux premières heures de l’enquête ».
La deuxième personne est un « étudiant de nationalité togolaise, travaillant occasionnellement comme conducteur de moto-taxi à Lomé. Ce dernier a assuré le transport de l’un des acteurs, le dimanche 11 août et le lundi 12 août 2024. Arrêté quelques jours après le rapt, la perquisition de son lieu d’habitation a conduit à la découverte d’une paire de menottes qu’il dit appartenir aux ravisseurs », informe le procureur togolais.
Les deux personnes arrêtées au Togo placées sous mandat de dépôt
Pour lui, ces faits ont été « commis sur le territoire togolais en violation flagrante du droit international et des règles en matière de coopération pénale internationale et s’analysent en l’incrimination d’enlèvement ou séquestration ». Les deux personnes arrêtées au Togo ont déjà été présentées au « parquet de grande instance de Lomé le 23 août 2024. L’enquête préliminaire et l’interrogatoire ont mis en évidence des éléments à charge quant à leur concours à la commission des faits".
Mandat d’arrêt émis
"Une information judiciaire a été requise pour faits d’enlèvement et de complicité d’enlèvement. Les deux suspects ont été inculpés de complicité de ces infractions par un juge d’instruction et mis sous mandat de dépôt. Les autres personnes ayant agi comme acteurs principaux des faits, ont été visées par l’information judiciaire ouverte ». « Des mandats d’arrêt ont été requis à leur encontre ».
1 Commentaires
Alpha De Paname
En Août, 2024 (19:23 PM)Participer à la Discussion