Le président de la Cour suprême est sorti de sa réserve, lundi 9 juin. Dans une déclaration publique, il a accusé Uhuru Kenyatta d’avoir ignoré les injonctions des tribunaux et de mettre à mal la démocratie. Les avocats sont aussi passés à l'offensive.
Nelson Havi, chef de l'association des avocats (LSK), n’y est pas allé par quatre chemins. Il a annoncé qu’il allait lancer une procédure devant le Parlement pour destituer le président. La LSK estime qu’Uhuru Kenyatta a rendu la Constitution caduque. En cause, la nomination, en juillet, par Commission du service judiciaire, de 41 nouveaux juges. Leurs noms ont été envoyés au président kényan pour qu’ils prêtent serment devant lui, comme le veut la procédure. Or en février, le chef de l’État a dit qu’il refusait car certains n’étaient pas intègres.
Plusieurs recours s’en sont suivis, et par deux fois, la justice a ordonné à Uhuru Kenyatta d’entériner la nomination de ces juges. Ce qu’il n’a toujours pas fait.
Lundi, excédé, le président de la Cour suprême, a directement attaqué le chef de l’État. Il lui a demandé de respecter la loi et a déclaré avoir demandé plusieurs audiences auprès du chef de l’État, sans succès. « Uhuru Kenyatta a ignoré les injonctions des tribunaux. Ça ne présage rien de bon pour notre démocratie. C’est un pas vers l’anarchie », a déclaré David Maraga, expliquant que ce blocage avait entraîné une quasi paralysie des audiences.
Aujourd’hui la Cour d’appel n’a que quinze juges, pour 7300 affaires en suspens. Celle sur l’Emploi dispose de douze juges, pour plus de 13 000 dossiers en attente.
Hier le procureur général est venu à la rescousse du président. Kihara Kariuki a accusé le chef de la Cour suprême d’avoir fait de ce problème une affaire personnelle et d’avoir violé les normes gouvernementales.
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