Olivier Boko, ancien intime du président béninois, et Oswald Homéky, ex-ministre des Sports, ont été condamnés jeudi à 20 ans de réclusion pour avoir fomenté une tentative de coup d’État, à l'issue d'un procès où les accusés n'étaient représentés par aucun avocat.
Olivier Boko, homme d'affaires influent longtemps considéré comme le bras droit du président béninois Patrice Talon, et Oswald Homéky, ex-ministre des Sports, avaient été arrêtés fin septembre, soupçonnés d'avoir planifié un coup d’État dans ce petit pays d'Afrique de l'Ouest aux 13 millions d'habitants, ce qu'ils ont toujours démenti.
Rock Nieri, beau-frère d'Olivier Boko actuellement en fuite, était lui aussi poursuivi.
Les trois hommes ont été condamnés jeudi à 20 années de réclusion criminelle et à verser 60 milliards de francs CFA de dommages et intérêts à l’État béninois (environ 91,5 millions d'euros) à eux trois - des montants inédits - pour "complot contre l'autorité de l'État, corruption d'agent public, et faux certificat".
Ils doivent également s'acquitter d'une amende individuelle de 4,5 milliards de francs CFA (6,8 millions d'euros).
Trois autres personnes jugées à leurs côtés ont été acquittées.
A l'ouverture du procès le 21 janvier, les avocats de la défense s'étaient opposés à la constitution du tribunal, composé de trois juges au lieu des cinq habituellement requis, et s'étaient tous dessaisis du dossier en signe de protestation.
La cour avait alors demandé aux accusés de trouver de nouveaux avocats pour assurer leur défense, ce que ces derniers avaient refusé, jugeant le délai octroyé impossible.
Le procès a repris mardi, sans avocat pour assurer la défense de M. Boko et M. Homéky.
"Il n’y a pas de place pour la haine dans mon cœur. Tout ce que le procureur spécial dit est par déduction. Je suis innocent", a affirmé jeudi matin Olivier Boko devant la cour.
Durant le procès, le colonel Djimon Dieudonné Tevoedjrè, patron de la garde présidentielle, a affirmé avoir été approché par l'ancien ministre pour "un coup d’État à la Bazoum", en référence à l'ancien président du Niger Mohamed Bazoum, renversé en 2023 par des militaires.
- Virage autoritaire -
Ces derniers mois, Olivier Boko avait commencé à afficher ses propres ambitions politiques, laissant penser qu'il se porterait candidat à la magistrature suprême en 2026, ce qui aurait déplu à Patrice Talon.
Il était soutenu dans cette démarche par l'ancien ministre des Sports Oswald Homéky.
Patrice Talon, au pouvoir depuis 2016, arrivera en 2026 au terme de son second mandat, le maximum autorisé par la Constitution.
Le président Talon est régulièrement accusé par ses détracteurs d'avoir opéré un virage autoritaire dans ce pays autrefois salué pour le dynamisme de sa démocratie.
En 2021, l'opposante Reckya Madougou avait été condamnée à 20 ans de réclusion et une amende de 50 millions de francs CFA (76.225 euros) pour "complicité d'actes terroristes".
La même année, un autre opposant, Joël Aïvo, avait été condamné à 10 ans de prison et 45 millions de francs CFA (68.602 euros) d'amende pour "atteinte à la sûreté de l’État" et "blanchiment de capitaux".
6 Commentaires
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il y a 5 heures (18:59 PM)Béhanzin
il y a 6 heures (18:35 PM)surprise, surprise !!
Bernardin-Rufin PATINVOH
Journaliste Web, Consultant média et Commercial Institut Supérieur des Métiers de l'Audiovisuel (Cotonou) Bénin
Bathie
il y a 4 heures (20:42 PM)C’est Immonde !!!
il y a 3 heures (21:11 PM)Participer à la Discussion