L’ex-président béninois Boni Yayi a publié mercredi une lettre ouverte au président Talon pour lui demander de « suspendre le processus électoral qui divise le Bénin ». « Notre arsenal juridique vous permet cette démarche salutaire », écrit Boni Yayi. Les législatives qui sont prévues dimanche opposent deux partis de la mouvance présidentielle. Toutes les listes de l’opposition ont été invalidées par la commission électorale. Face à cette situation, l’opposition est vent debout, mais sa marge de manœuvre semble limitée. Quelles sont les stratégies de l’opposition ?
À trois jours du vote, les opposants continuent d’affirmer que « sans l’opposition, pas d’élections. » Pourtant, aucun mot d’ordre, pas d’appel à manifester, pas de conférence de presse quotidienne et une impression étrange qu’il se prépare quelque chose dont on ne peut dire ni la date ni l’ampleur.
« Ça sert à rien de manifester, le pouvoir reste sourd », déplore un député. Un autre opposant explique que les responsables se savent surveillés : « Le pouvoir s’attèle à déjouer tous nos plans. Pour éviter les fuites, nous tenons désormais des réunions en comité restreint. »
La question du leadership se pose également. En fait, selon un analyste, « il y a les égo des uns et des autres. Les opposants s’entendent sur le principe de la contestation, mais pas forcément sur le type d’action à mener », constate cette source qui s’interroge également sur la capacité de mobilisation de cette opposition aujourd’hui.
« Quoiqu’ils décident, ils savent qu’ils ne doivent rien entreprendre en violation de la loi, prévient de son côté le ministre de la Justice Séverin Quénum. Sinon, ils auront une réponse. »
0 Commentaires
Participer à la Discussion