Arrêté en décembre dernier à Madrid, l’ancien ministre de l’Économie du Bénin, Komi Koutché, comparaissait ce jeudi 11 avril. En jeu : son extradition ou pas vers le Bénin. Il fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la part des autorités béninoises dans un dossier lié à sa gestion en qualité de patron du Fonds national de microcrédit.
Dans le sous-sol du tribunal de l’Audiencia nacional, Komi Koutché est entré dans la salle entouré de pas moins de quatre avocats : un avocat béninois et trois français. Cet homme grand, serré dans un costume trop étroit pour lui, exhibait un large sourire certes, mais un sourire tendu, crispé, empli d’anxiété.
Komi Koutché, ancien argentier du Bénin, ne cache pas sa crainte d’être extradé vers Cotonou où, à l’en croire, il risque fort d’être emprisonné. Devant les magistrats espagnols, il a aussi dit avoir peur pour « l’intégrité de sa famille ».
Dans la salle d’audience, presque pas de public, seulement des proches béninois de l’accusé. Le Béninois Barnabé Gbago, professeur agrégé de droit à Cotonou, qui a assuré n’avoir aucun lien avec l’accusé, a ensuite été entendu comme témoin.
Celui-ci a assuré que Komi Koutché « porte l’espoir de l’opposition au Bénin ». Dans leur plaidoirie, deux des avocats de l’ancien ministre de l’Économie ont évoqué « une affaire d’État ». Et ils ont décliné sept arguments en vertu desquels à leurs yeux Komi Koutché ne devrait pas être extradé. Le verdict est la fin du mois.
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