Le chef du patronat béninois et candidat malheureux à la dernière élection présidentielle, Sébastien Ajavon, se trouve à nouveau dans le viseur de la justice du Bénin. Il a été inculpé vendredi 20 octobre par le tribunal de première instance de Cotonou pour faux, usage de faux et escroquerie.
Il s’agit d’un « nouveau feuilleton judiciaire en perspective », confie une source judiciaire. Sébastien Ajavon risque la prison ferme. L’homme d’affaires est inculpé de « faux en écriture publique, complicité de faux en écriture publique, usage de faux et escroquerie » à la suite d’une plainte déposée par la direction des impôts en 2009.
Vendredi, le magnat de la volaille était au tribunal pour répondre aux faits reprochés : avoir violé un mémorandum d’entente signé entre les gouvernements béninois et nigérian qui interdit l’entrée sur le territoire nigérian de certains produits provenant du Bénin, notamment l’huile végétale et les poulets congelés.
À l’époque de la présidence de Boni Yayi, il aurait ainsi bénéficié d’aménagements douaniers et fiscaux pour la réexportation de certains produits, via sa société Comon SA (Comptoir mondial de négoce SA).
« On préfère ne pas répondre à un procès qui se déroule dans les médias »
Deux autres personnes doivent répondre des mêmes chefs d’accusation, dont l’ancien ambassadeur du Bénin au Nigeria, Oyédekpo Mouftaou Lalèyè, et un ancien directeur général de la douane, Hyppolite Djegou.
Dans l’entourage de Sébastien Ajavon, « on préfère ne pas répondre à un procès qui se déroule dans les médias » et s’en remettre à la justice.
La presse béninoise, qui donne un large écho à ces informations lundi, parle d’une affaire portant sur 13 milliards de francs CFA (près de 20 millions d’euros) au titre du remboursement de TVA.
En octobre 2016, l’homme d’affaires qui a fait fortune dans l’agro-alimentaire, avait été arrêté après la découverte d’environ 18 kg de cocaïne pure d’une valeur estimée à 9 milliards de francs CFA (14 millions d’euros) dans un conteneur destiné à l’une de ses sociétés, avant d’être relaxé quelques mois plus tard.
En août dernier, il a également fait l’objet d’un redressement fiscal de 167 milliards de francs CFA (254 millions d’euros) portant sur une évasion fiscale de plusieurs de ses sociétés pour les années 2014, 2015 et 2016. À l’issue de plusieurs mois de vérifications, l’administration fiscale estimait avoir relevé des faits graves d’ « évasion fiscale » et de « maquillage de comptes ». Notamment, d’importants « mouvements illicites » auraient été relevés avec une société intermédiaire de droit français dirigée par Violette Djidjoho, qui se trouve être la directrice des affaires financières des sociétés du « roi de la volaille ».
Sébastien Ajavon s’était présenté à la présidentielle de mars 2016, où il était arrivé en troisième position, derrière Lionel Zinsou et Patrice Talon. Il s’était toutefois rangé derrière Talon, lui assurant la victoire au second tour.
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Anonyme
En Octobre, 2017 (15:28 PM)Anonyme
En Octobre, 2017 (22:24 PM)Participer à la Discussion