Alors qu’il recevait les militants et sympathisants de son parti le lundi 1er janvier 2024, à Cotonou, l’ex-président béninois Boni Yayi a dressé un tableau sombre de la gouvernance de son successeur Patrice Talon. L’actuel président du parti d’opposition « Les Démocrates » estime que le régime Talon est un régime « d’exclusion, de tripatouillages et de modifications opportunistes par la ruse et la rage de la loi fondamentale (béninoise) et des lois, mettant ainsi en cause » la « démocratie » béninoise et le « vivre-ensemble ».
C’est une « gouvernance de ruse, de rage, de tromperie »
L’ancien locataire du Palais de la Marina a également pointé du doigt des « conflits d’intérêts et de grandes corruptions au profit d’un seul clan » sous Patrice Talon.
C’est une « gouvernance de ruse, de rage, de tromperie, véhiculant la culture de la soumission par le Mammon, la violence et le rejet de la contradiction » a-t-il ajouté, avant d’évoquer la Présidentielle 2026. En effet, pour Boni Yayi, « il revient au peuple souverain d’exercer désormais ses prérogatives électorales pour la préservation de la paix ». Personne ne pourra lui imposer un « 3ème mandat » assure l’ancien président.
« Nous veillerons à ce que celui que nous allons promouvoir… »
« Il n’aura jamais ni un troisième mandat ni un troisième mandat déguisé au Bénin », a martelé Boni Yayi. C’est de toute évidence, un avertissement à Patrice Talon qui promettait d’être « actif » en 2026. « Je ne serai pas inactif (en 2026). Je peux vous l’avouer. Je serai actif parce que je suis un citoyen béninois. Je veux que mon pays progresse, avance…Je serai actif pour que la suite soit dans l’idéal que nous sommes en train de bâtir aujourd’hui… Nous veillerons à ce que celui que nous allons promouvoir et que le peuple va choisir, que celui-là soit le plus indiqué possible en matière de volonté, de capacité, d’engagement, de compétence, d’amour pour le pays. C’est pourquoi je dis que le meilleur reste à venir », avait déclaré l’actuel chef de l’Etat béninois lors d’un entretien accordé à la presse locale fin décembre 2023.
Une révision de la Constitution est dans leurs cordes
Patrice Talon est censé quitter le pouvoir en 2026, au terme de son deuxième et dernier mandat présidentiel. A moins que la constitution ne soit révisée pour lui permettre de prolonger son bail à la tête du pays. C’est dans les cordes de la majorité parlementaire.
Il suffit qu’elle obtienne un ou deux voix des députés de l’opposition pour que cette réforme constitutionnelle soit actée. En tout cas, pour l’heure, l’ex-magnat du coton dit à qui veut l’entendre qu’il quittera le pouvoir dans deux ans.
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