Ces deux scrutins qui se déroulent dans le calme ont valeur de test un an et demi après les troubles qui ont ébranlé le régime du président Blaise Compaoré au pouvoir depuis 1987. Environ 4,3 millions de Burkinabè sont attendus aux urnes pour élire 127 députés de l’Assemblée nationale et 18 584 conseillers municipaux.
Les bureaux de vote fermeront à 18H00 (T.U). C’est la première fois que des élections couplées sont organisées. Autre première : l’enrôlement biométrique.
Une exigence de la classe politique et de la société civile dans la longue quête de scrutins transparents, et crédibles pour éviter toutes contestations pouvant provoquer des lendemains électoraux agites.
2015, fin du dernier mandat de Compaoré ?
Ce sont les dernières élections avant 2015, terme du dernier mandat du président.
L’ancien frère d’armes de Thomas Sankara a été réélu en novembre 2010 avec plus de 80% des suffrages. Certains le soupçonnent de vouloir passer le relais à son frère cadet François Compaoré.
Ce dernier candidat aux législatives dans la capitale, Ouagadougou, est depuis plusieurs mois le nouvel homme fort du CDP, le Congrès pour la démocratie et le progrès, au pouvoir.
Pour le parti au pouvoir, il s’agit de s’assurer une majorité confortable pour le cas échéant, faciliter une éventuelle modification de l’article 37 de la constitution pour permettre au président Compaoré de briguer un autre mandat en 2015.
Si cela pouvait se faire sans avoir à courtiser outre mesure les amis de la mouvance presidentielle, ce serait sans doute tant mieux pour le CDP.
Opposition désunie mais déterminée
Mais l’opposition ne se présente sans doute pas en victime résignée à ces élections. Les vieux baroudeurs comme les jeunes loups aux dents longues se disent prêts à barrer la route au parti au pouvoir en 2015, que ce soit avec Blaise Compaoré ou un dauphin.
L’autre enjeu de ces élections couplées est le plus que probable renforcement de la présence féminine dans l’hémicycle et dans les conseils municipaux. Les femmes ont, il est vrai, bénéficié d’un coup de pouce de la loi qui faisait obligation aux partis politiques de présenter des listes comprenant 30 pour cent de candidats de l’un ou l’autre sexe.
Tous ne s’y sont pas pliés, les femmes n’ont pas toujours bénéficié des meilleurs positionnements sur les listes mais la configuration de l’assemblée et des conseils municipaux s’en trouvera sans doute modifiée.
Le Burkina a été secoué entre février et juin 2011 par des contestations nombreuses et parfois violentes, en particulier des mutineries de militaires - accompagnées de pillages - qui ont confronté le régime du président Blaise Compaoré à une crise sans précédent. Les procès des mutins ont commencé fin novembre.
Blaise Compaoré a joué le rôle de médiateur dans des crises régionales, notamment en Côte d’Ivoire et en Guinée, et actuellement au Mali.
L’économie a pâti de la crise ivoirienne
Le pays essentiellement agricole est confronté à des crises alimentaires chroniques.
La moitié de sa population (46%) vit avec moins d’un dollar par jour. L’économie a souffert des répercussions de la crise en Côte d’Ivoire, l’essentiel des marchandises transitant par le port d’Abidjan. Poussé par les cours mondiaux, l’or est devenu en 2009 le premier produit d’exportation du pays (environ 46% des recettes totales), supplantant le coton.
Premier producteur de coton d’Afrique subsaharienne, il s’est lancé en 2010 dans une production à grande échelle de coton génétiquement modifié.
2 Commentaires
Hammourabi
En Décembre, 2012 (22:02 PM)Sankara
En Décembre, 2012 (05:10 AM)Participer à la Discussion