« Je dis merci à la presse internationale et à la diaspora. Votre mobilisation a fortement contribué à notre libération », a salué le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), Maurice Kamto, lors d’une conférence de presse, tenue ce 30 janvier dans un hôtel parisien.
Puis vint la pique : « Je dis merci à tous les Camerounais, sans distinction, même à ceux qui ont fait métier de m’insulter à longueur de journée », a-t-il ironisé. Une pierre lancée dans le jardin du président Paul Biya, qui a récemment distingué « ceux qui ont sont Camerounais de ceux qui ne le sont plus ».
Libéré le 5 octobre au bout de neuf mois d’incarcération, l’opposant n’avait pas encore pris la parole pour s’adresser à ses compatriotes de l’étranger. Alors que le Cameroun est entré en campagne pour un double scrutin législatif et municipal prévu le 9 février prochain, Kamto défend son choix de boycotter la consultation au motif que les Camerounais ne peuvent pas aller voter sans retour préalable à la paix dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
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L’opposant doute d’ailleurs qu’on puisse y tenir valablement des opérations de vote. « Lors de la présidentielle de 2018, la Commission électorale a estimé le taux de participation dans ces deux régions à 5 %. Dans la réalité du terrain, la participation se situait non loin de zéro ! ».
Partisan du boycott, Kamto a sensibilisé ses pairs de l’opposition pour tenter les rallier à sa cause. « L’ensemble de l’opposition va disputer 46 sièges sur les 180 que compte l’Assemblée nationale. De fait, le parti au pouvoir est d’ores et déjà assuré d’obtenir 136 députés sans concurrence. Quel est le message ? », s’interroge-t-il.
Manifestation de la diaspora à Paris
L’opposant a également rappelé son offre de « solder » la présidentielle de 2018 sous la forme d’un dialogue avec le pouvoir et proposé de réformer le code électoral de manière consensuelle.
Pour le président du MRC, Paris est l’une des étapes les plus importantes d’une tournée des capitales occidentales qui, selon lui, ne prennent pas assez au sérieux la situation du Cameroun. Ainsi entreprend-il des démarches pour rencontrer les autorités françaises.
Début janvier, à Washington, Kamto a rencontré Tibor Nagy, le sous-secrétaire d’État américain en charge des Affaires africaines. Entre deux rendez-vous, samedi 1er février, il prendra part à une manifestation de la diaspora sur la place de la République à Paris.
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