Le ministère gabonais de la Défense a indiqué, mercredi, que l'ONU avait décidé le retrait des 450 Casques bleus gabonais présents en Centrafrique après des accusations d'exploitation et d'abus sexuels.
Départ précipité. L'ONU a décidé le retrait des quelque 450 Casques bleus gabonais de sa force de maintien de la paix en Centrafrique après des accusations d'exploitation et d'abus sexuels sur lesquels le gouvernement à Libreville ouvre une enquête, a annoncé mercredi 15 septembre le ministère gabonais de la Défense.
"Ces dernières semaines, des faits d'une particulière gravité, contraire à l'éthique militaire et à l'honneur des armées, commis par certains éléments des bataillons gabonais (...) ont été rapportés", écrit le ministère dans un communiqué transmis à l'AFP.
Allégations d'abus sexuels
"Suite aux nombreux cas d'allégations d'exploitation et d'abus sexuels en cours de traitement, les Nations unies ont décidé ce jour du retrait du contingent gabonais de la Minusca", la mission de l'ONU en Centrafrique, et "une enquête a été ouverte par le Gabon", précise le texte.
La Minusca a été déployée par l'ONU en avril 2014 pour tenter de mettre fin à la sanglante guerre civile qui a suivi un coup d'État l'année précédente contre le président François Bozizé. Les combats qui ont suivi entre la coalition de groupes armés qui l'avait renversé, la Séléka, à majorité musulmane, et des milices soutenues par le chef de l'État déchu, les anti-balakas, dominées par les chrétiens et les animistes, ont culminé de 2014 à 2015.
Des accusations récurrentes
La guerre civile a, depuis, considérablement baissé d'intensité mais la Minusca dispose toujours de quelque 15 000 personnels dans ce pays pauvre d'Afrique centrale, dont 14 000 en uniforme, avec pour mission prioritaire la protection des civils.
Les accusations de crimes et délits sexuels contre les Casques bleus sont récurrentes en Centrafrique, certains contingents ont été retirés par le passé mais aucune enquête n'a abouti à des condamnations à ce jour, du moins publiquement.
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