Arrivé deuxième à l’issue de la présidentielle du 27 décembre, Anicet-Georges Dologuélé conteste la régularité de la réélection de Faustin-Archange Touadéra et affirme avoir été « pénalisé » dans les urnes par l’appel au boycott lancé par l’ancien président, François Bozizé.
La Cour constitutionnelle a beau avoir validé les résultats de la présidentielle du 27 décembre, l’opposition conteste toujours la régularité de la réélection de Faustin-Archange Touadéra. C’est également la position d’Anicet-Georges Dologuélé, candidat malheureux à la magistrature suprême (il a officiellement recueilli 21% des suffrages). Partisan d’une concertation « pour éviter le pire », il est accusé par le clan Touadéra d’être un soutien politique de la coalition rebelle, la Coalition patriotique pour le changement (CPC), qui a lancé une offensive sur Bangui, fin décembre – ce dont l’intéressé se défend.
Regrette-t-il l’alliance conclue, avant le premier tour, avec l’ancien président François Bozizé ? Que peut l’opposition face à un Touadéra soutenu par les Russes et les Rwandais ?… Anicet-Georges Dologuélé a répondu aux questions de Jeune Afrique.
Jeune Afrique : La Cour constitutionnelle a confirmé la victoire de Faustin-Archange Touadéra, en dépit des recours déposés par plusieurs candidats de l’opposition, dont vous. Qu’allez-vous faire maintenant ?
Anicet-Georges Dologuélé : Je tiens à préciser que les quatre recours déposés auprès de la Cour pour réclamer l’annulation du scrutin n’émanaient pas uniquement de l’opposition. Par ailleurs, les experts de l’Union européenne ont eux-mêmes conclu que « le premier tour de ces élections groupées ne [répondait] pas aux exigences des normes internationales et régionales pour des élections démocratiques ».
Ce n’est pas un hasard si aucun pays au monde ni aucune institution internationale n’a félicité Faustin-Archange Touadéra ! Ils ont tous fait le service minimum et dit prendre note. Enfin, nous sommes sans illusion – et dans le fond c’est aussi le cas de la Cour constitutionnelle – sur la capacité de l’Autorité nationale des élections [ANE] à organiser des élections à peu près correctes.
La COD-2020 [Coalition de l’opposition démocratique] avait pourtant tout fait pour éviter ce désastre. Elle souhaitait notamment donner l’opportunité à la nouvelle équipe de l’ANE, qui n’a pris fonctions que la veille du scrutin, de prendre ses marques et de rectifier les nombreuses erreurs commises par l’équipe sortante. La COD n’a pas été écoutée et l’histoire lui a donné raison.
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