Les autorités centrafricaines ont remis à la Cour pénale internationale (CPI) un ancien commandant de l’ex-Seleka ce dimanche soir. Il s’agit de Mahamat Said Abdel Kani. Il est soupçonné de crimes de guerre et crimes contre l’humanité. C’est le premier ex-Seleka à être remis à la CPI.
Le mandat d’arrêt de la CPI contre Mahamat Said Abdel Kani date de janvier 2019. Cela faisait donc deux ans que la Cour le réclamait lorsqu’il a été arrêté mercredi dernier, à Bria, sa ville de naissance, dans l’est de la Centrafrique.
Agé de 50 ans aujourd’hui, Mahamat Said Abdel Abdel Kani est réputé avoir été très proche en 2013 de Michel Djotodia, alors chef de la Seleka lors du conflit sanglant qui l'a opposée à des milices anti-balaka, après le renversement de l’ancien président François Bozizé. Par la suite, il sera un membre influent du FPRC de Noureddine Adam, l’un des mouvements nés de l’éclatement de l’ex-rébellion fin 2014.
Ces derniers temps, selon l’un des porte-paroles du FPRC, « il n’occupait plus de fonction militaire » et s’était « reconverti dans la politique ». Il était candidat aux législatives de décembre.
Le détail de ce qui lui est reproché n’est pas encore connu. Mais la CPI le soupçonne de plusieurs crimes contre l’humanité et crimes de guerre : « emprisonnement, torture, persécution » ou encore « disparitions forcées » selon le communiqué diffusé par la Cour ce dimanche soir.
Détenu quelques jours au camp de Roux à Bangui suite à son arrestation, il va désormais rejoindre en prison à La Haye deux autres acteurs de la crise centrafricaine de 2013, qui évoluaient alors dans le camp opposé : les deux anciens chefs anti-balaka Edgard Ngaïssona et Alfred Yekatom, dont le procès doit s’ouvrir devant la CPI le 9 février.
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