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Chambre de commerce et d’industrie du Burkina : Mahamadi Savadogo « Kadhafi », le nouveau khalife des opérateurs économiques

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Mahamadi Savadogo « Kadhafi », le nouveau khalife des opérateurs économiques

Fin de suspens après un processus d’organisation et une campagne à polémiques. Le commun des mortels sait enfin qui dirigera la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina (CCI-B) pour les cinq années à venir. Mahamadi Savadogo dit Kadhafi, président fraichement élu, a été installé officiellement dans ses fonctions dans la soirée du mercredi 30 novembre 2016 à Ouagadougou, par le ministre en charge du Commerce, Stéphane Sanou.

C’est dans une salle des banquets du complexe Ouaga 2000 bondée d’hommes d’affaires et d’opérateurs économiques qu’a eu lieu l’installation officielle du nouveau bureau consulaire fort de 21 membres. Le candidat de l’Alliance pour le renouveau consulaire (ARC) Mahamadi Savadogo (93 voix), PDG du groupe SMAF International, a damé le pion à Apollinaire Compaoré dit Comp’Apo (48 voix) et Adama Ouédraogo dit Adama Palm Beach (7 voix). Porté au perchoir, Mahamadi Savadogo et ses pairs ont en mains le destin de la Chambre de commerce, en principe, jusqu’en 2017.

Après son installation par le ministre Stéphane Sanou, c’est sous des salves d’applaudissements que le nouveau président, tout de blanc vêtu, tout comme la plupart de ses camarades nouveaux élus, s’est adressé à l’assemblée présente pour l’occasion. « Après les joutes oratoires, place maintenant au travail, car les attentes sont fortes », lance-t-il d’entrée de jeu. C’est une occasion pour lui de tendre les mains à qui veut bien. C’est-à-dire à toutes et à tous sans exception, pour porter le flambeau de l’espérance pour un renouveau consulaire intégral. Dans l’ultime objectif de rendre l’économie burkinabè forte. Surtout dans un contexte où le gouvernement compte beaucoup sur le secteur privé avec le Plan national de développement économique et social (PNDES). Pour le nouveau président de la Chambre de commerce, ce nouveau référentiel économique national est en marche et n’attend que le secteur privé en ordre de bataille pour accélérer.

La révolution économique en marche

Le nouveau khalife de l’économie burkinabè a d’ores et déjà présenté son programme de gouvernance économique qui sera mis en œuvre pour son mandat 2016-2021. Son premier acte fort est d’unir les acteurs afin de fédérer les forces. Pour cela, Kadhafi compte organiser un forum national des affaires pour mettre les préoccupations de ses pairs à plat.

Dans un délai maximum de trois mois, il compte instaurer une nouvelle gouvernance consulaire par la relecture du règlement intérieur de la Chambre de commerce. Mais aussi, adopter une charte d’éthique, mettre en place un comité d’audit. Sans oublier la réorganisation et la dynamisation des services techniques de la chambre consulaire. Dans ce même délai (les trois mois qui suivent), il sera mis en place un programme gratuit de formation qui concernera entre autre les acteurs du secteur informel. Ces derniers auront des formations en matière de passation de marché, en comptabilité, en fiscalité et en recherche de financement.

Le nouvel homme fort du monde des affaires burkinabè, n’oublie pas le monde des médias. A cet effet, il compte mettre un point d’honneur à mieux communiquer sur les actions et les services de la chambre consulaire, grâce au renforcement du partenariat avec les médias.

Et qui parle de bonnes affaires parle de bonnes relations entre public et privé. Ainsi l’opérateur économique compte reconstruire les relations de partenariat avec l’Etat, les bailleurs de fonds et les organisations de travailleurs dans le cadre de la mission consultative. Un accent particulier sera mis par le nouvel élu à la tête de l’assemblée consulaire, pour la construction du port sec de Ouagadougou.

Des lourdeurs administratives, il en fera sa lutte pour améliorer le climat des affaires et pourquoi pas mettre en place un mécanisme de facilitation. Sans oublier qu’il compte lancer un programme de sous-traitance minière pour faciliter l’accès au visa d’affaires et organiser des missions économique mieux préparées.

Bientôt un fonds de soutien à la solidarité nationale

Comme le financement constitue une majeure préoccupation, les activités de la Société de financement des micro entreprises (SAFIM), dont la somme est de 2 milliards passera à 16 milliards de francs CFA. Et pour mobiliser les ressources, le président et son équipe prendront une part active dans l’organisation du Salon international de la finance de Ouagadougou.

Au-delà la prise en compte de l’économie, le social n’a pas été laissé aux oubliettes, même si les chiffres se bousculent. « La Chambre de commerce ne saurait être un îlot de prospérité dans un Burkina de pauvreté », laisse entendre Kadhafi. Raison pour laquelle des œuvres sociales seront développées avec un fonds de soutien à la solidarité nationale qui sera alimenté par la Chambre de commerce et toutes les bonnes volontés dans le secteur privé. 
Aussi, un tournoi sportif en football pour les hommes et handball pour les dames dans les 13 régions avec une finale nationale, sera organisé. En plus, les entrepreneurs culturels de la musique peuvent se frotter les mains car le nouveau président compte leur venir en aide.

Tout en invitant ses pairs à méditer sur cette citation : « se réunir est un début, rester ensemble est un programme, travailler ensemble est la réussite », Mahamadi Savadogo, reste confiant quant à la bonne marche de ce programme.

Pour le ministre du Commerce de l’industrie et de l’artisanat, cette cérémonie est le couronnement d’un processus. « C’est l’apothéose d’une élection libre, transparente et équitable », affirme-t-il. Il félicite le programme très ambitieux que le nouveau président a présenté et rappelle que dans le PNDES, le secteur privé occupe une place de choix.

En rappel, les élections consulaires se sont déroulées sous haute surveillance le 13 novembre dernier. Initialement, 151 délégués consulaires devraient être élus. Seul 148 l’on effectivement été car trois postes n’ont pas été pourvus. Ce sont ces 148 délégués qui ont été installés dans la journée du 30 novembre. C’est cette assemblée qui dans un huis clos hermétique (pas de portable) et sous haute surveillance sécuritaire, a procédé à l’élection du Président de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina (CCI-B).

Marcus Kouaman
Lefaso.net



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