
Les peuples africains sont capables de ‘’prendre leur destin en main’’, a affirmé vendredi Cheikh Mbacké Diop, physicien au laboratoire de physique nucléaire de Gif-sur-Yvette (France) au cours de la conférence "L’œuvre de Cheikh Anta Diop : au cœur de l’actualité africaine’’, organisée à l’Université Gaston Berger, à Saint-Louis.
Pour asseoir sa pensée, le physicien s’est fondé sur les idées fortes véhiculées par son père, le savant Cheikh Anta Diop, célèbre pour la défense de l’apport de l’Afrique à la civilisation mondiale.
Décrit en plus de cette parenté comme le fils ‘’spirituel’’ de l’historien sénégalais, il s’est basé également sur l’histoire du continent africain, berceau de la première civilisation humaine en Egypte.
Pour que l’Afrique puisse se prendre en charge et renverser la situation actuelle, le chercheur mise sur une fédération des Etats africains où vivent 16 pour cent de la population mondiale.
Il est d’avis que le potentiel énorme dont regorge l’Afrique peut largement dépasser les 3 pour cent du PIB mondial que génère actuellement cette partie du monde.
La jeunesse de sa population constitue également un des points forts du continent identifié par le conférencier, qui en appelle, entre autres recommandations, à une exécution des programmes de formation scientifiques existants.
Il a fait un parallélisme entre les sommes dépensées par l’Afrique dans le cadre de la recherche-développement et celles déboursées par les pays occidentaux pour conforter la thèse de Cheikh Anta Diop, selon laquelle la recherche peut changer le monde.
Selon M. Diop, les grandes institutions de recherche des pays développés ont des budgets comparables à ceux de nos Etats.
Au fur et à mesure que les pays se développent, la part de l’Etat dans la recherche-développement diminue au profit de l’investissement des sociétés industrielles qui prennent le relais, a relevé le fils de Cheikh Anta.
Les langues nationales doivent être revalorisées, affirme M. Diop suivant en cela la pensée de Cheikh Anta qui, à 25 ans, était déjà, dit-il, convaincu de la pertinence de l’utilisation de ces outils pour accéder au savoir universel et en avait déjà fait part dans ses travaux.
Ne serait-ce que pour un accès équitable de tous les citoyens aux instruments qui les gouvernent, les langues les plus répandues doivent être privilégiées pour une meilleure compréhension des politiques de développement, a expliqué le conférencier.
L’unité linguistique du continent africain, démontrée par Cheikh Anta Diop, ainsi que des thèmes comme l’origine africaine de l’écriture, de la métallurgie ont été évoquées au cours de cette conférence tenue en présence du club Cheikh Anta Diop de l’UGB.
0 Commentaires
Participer à la Discussion