Une présentatrice égyptienne a écopé d'une peine de trois ans de prison pour avoir abordé le thème de la grossesse en dehors du mariage. Elle a été reconnue coupable "d'incitation à la débauche". Un scandale supplémentaire qui illustre la condition des femmes dans le pays. En juillet dernier, Doaa Salah avait consacré son émission "Dody Show" aux mères célibataires. La présentatrice était notamment entrée sur le plateau avec un faux ventre de femme enceinte avant d'évoquer la grossesse en dehors du mariage.
Comme le rapporte la BBC, elle avait demandé aux téléspectateurs s'ils avaient déjà envisagé d'avoir des relations sexuelles avant le mariage, et avait suggéré qu'une femme pouvait se marier brièvement pour avoir des enfants avant de divorcer. Enfin, la présentatrice avait évoqué le don de sperme, une pratique acceptée dans les pays occidentaux, mais pas en Egypte. "Incitation à la débauche" Doaa Salah a d'abord été suspendue par la chaîne qui diffuse son émission, avant d'être condamnée.
Poursuivie par un avocat, qui considérait ses propos comme étant une "incitation aux grossesses hors mariage", la jeune femme a été reconnue coupable d'"incitation à la débauche", le 2 novembre dernier. Elle a été condamnée à trois ans de prison, et à 10.000 livres égyptiennes (484 €) d'amende. Les autorités ont déclaré que le programme faisait la promotion "d'idées immorales étrangères à la société égyptienne et qui menacent l'identité de la famille".
Le sexe avant le mariage est notamment considéré comme inacceptable dans ce pays largement conservateur. "Pire pays" pour les femmes? Il y a quelques jours, l'avocat Nabih al-Wahsh déclarait à la télévision égyptienne que violer une femme qui porte un jeans déchiré était "un devoir national", lors d'un débat sur un projet de loi sur la prostitution. Des propos qui ont provoqué un tollé, et qui prouvent qu'il ne fait toujours pas bon d'être une femmme en Egypte. En 2013, un sondage de la Fondation Thomson Reuters rangeait l'Egypte premier rang des mauvais élèves du monde arabe en matière de droits des femmes, avant l'Irak, et l'Arabie saoudite.
Harcèlement sexuel, haut taux d'excision, faible représentation en politique et regain de violence après le Printemps arabe: autant de sujets qui font de l'Egypte le pire pays du monde arabe pour les femmes. Selon un rapport des Nations unies, 99,3% des Egyptiennes affirmaient avoir été victimes de harcèlement sexuel. Un phénomène qui, selon les experts, n'est pas prêt de changer: "[C'est] considéré comme socialement acceptable et n'est pas pris au sérieux, ni par les autorités, ni par la société", avait expliqué une journaliste égyptienne à la Fondation Thomson Reuters.
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2 Commentaires
Anonyme
En Novembre, 2017 (15:28 PM)Nasser
En Novembre, 2017 (15:38 PM)Ces blédards attardés ne sont pas prets d entrer dans la modernité
en se voilant la face avec des situations que beaucoup de femmes
peuvent connaitre dans le monde
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