
Un an après la chute du dictateur Yahya Jammeh, la Gambie panse ses plaies et se remet petit à petit des années de dictature marquées par des atteintes aux droits de l'homme, des meurtres d'opposants politiques comme Solo Sendeng, dont l'épouse, alors réfugiée au Sénégal et de retour en Gambie, tire le diable par la queue. Elle vit dans la précarité et a du mal à payer le loyer de 6 500 Dalasis mensuels (78 000 francs Cfa), les factures d'eau et d'électricité. La promesse du nouveau président Adama Barrow de lui porter assistance ainsi qu'à sa famille, est restée lettre morte.
"Tout le temps que je suis restée au Sénégal, je croyais que Solo n'était pas mort" Niuma Sonko a vécu 25 ans de mariage avec son défunt épouse Ebrima Solo Sendeng. Une union qui donnera naissance à neuf (9) bouts de bois de Dieu (5 garçons et quatre filles). Leader de United democratic party” (Udp), actuel parti d'Adama Barrow, Solo Sendeng mort en détention suite à une marche pour réclamer la transparence dans l'organisation des élections, a laissé derrière lui une famille dévastée par la pauvreté.
Niuma s'est confiée à nos confrères de Lobservateur pour peindre le drame de sa vie, auquel s'ajoutent les promesses non tenues du nouveau régime d'Adama Barrow. Le corps de Sandeng toujours introuvable "On pensait qu'après leur arrestation, ils allaient être traduits devant la cour de justice. Mais ce n'était pas le cas, ils ont été détenus illégalement et torturés jour et nuit. Et jusqu'à présent, il y a des rescapés de ces tortures qui sont devenus handicapés pour le reste de leur vie", confie l'épouse du défunt opposant politique.
Peu après l'arrestation de son mari, des hommes de Jammeh ont envahi leur maison. Niuma Sonko sauvera sa peau en se réfugiant chez des voisins, puis à l'ambassade du Sénégal, avant de regagner, plus tard, le pays de la téranga, Nguékhokh dans le département de Mbour où elle vit en exil jusqu'à la chute de Yahya Jammeh. "Tout le temps que je suis restée au Sénégal, je croyais que Solo n'était pas mort, puisqu'on n'a pas, jusqu'à présent, retrouvé son corps ; je pensais qu'il était en prison.
Mais le jour où le régime a libéré tous les détenus politiques de Jammeh et qu'on n'a pas retrouvé Solo, j'ai encore eu très mal. Depuis notre retour en Gambie, on vit dans la précarité. On traverse des moments très difficiles. Je m'adonne au petit commerce…", confie Niuma Sonko. "Au Sénégal, rappelle-t-elle, Barrow m'avait dit que Solo a versé son sang pour que la Gambie retrouve sa liberté, il m'avait assuré que mes enfants seront pris en charge. Pour dire vrai, le gouvernement n'a encore rien fait pour nous".
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