Très attendu sur le conflit dans l'est de la République démocratique du Congo, Emmanuel Macron, en visite à Kinshasa, n'a pas clairement condamné samedi le Rwanda, comme le lui demandaient les Congolais, mais lancé de fermes mises en garde, y compris à Kigali.
La RDC "ne doit pas être un butin de guerre, le pillage à ciel ouvert (du pays) doit cesser. Ni pillage, ni balkanisation, ni guerre!", a martelé le président français, au cours d'une conférence de presse avec son homologue congolais Félix Tshisekedi.
Ce dernier venait de déplorer l'"agression injuste et barbare" dont son pays estime être victime.
La RDC accuse le Rwanda de soutenir la rébellion du M23, qui s'est emparée depuis l'année dernière de vastes pans de territoire de la province du Nord-Kivu, région riche en minerais. Des experts de l'ONU ont corroboré ce soutien et plusieurs chancelleries occidentales l'ont dénoncé, bien que Kigali s'en défende.
Le ministère français des Affaires étrangères a également condamné ce soutien, mais Kinshasa estime que ce n'est pas suffisant, attendant de Paris des mesures concrètes contre Kigali.
Emmanuel Macron n'a pas annoncé de sanctions, mais il a appelé chacun à "prendre ses responsabilités, y compris le Rwanda".
"Ce que nous attendons du Rwanda et des autres (acteurs), c’est de s'engager et de respecter les rendez-vous qu’ils se donnent sous la supervision des médiateurs et s’ils ne respectent pas, alors oui, il peut y avoir des sanctions, je le dis très clairement", a-t-il également souligné.
Le président français avait tenté une mission de bons offices en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, en septembre dernier, jouant les facilitateurs pour une rencontre entre Félix Tshisekedi et le président rwandais Paul Kagame.
Mais la rébellion a depuis repris de plus belle ses avancées, tandis qu'Emmanuel Macron se retrouve accusé de parti pris en faveur de Paul Kagame, avec lequel il a opéré une réconciliation après les années noires consécutives au génocide des Tutsi au Rwanda en 1994 et les accusations d'implication dans ce bain de sang portées contre la France.
- Cessez-le-feu mardi prochain -
Le président français "n'est pas le bienvenu en RDCongo", disaient des mouvements citoyens à la veille de sa visite à Kinshasa.
Plusieurs dizaines de jeunes qui, brandissant des drapeaux russes, avaient déjà manifesté mercredi à Kinshasa contre sa venue, se sont de nouveau regroupés samedi matin avec l'intention de marcher vers un des sites de sa visite. Ils ont été rapidement dispersés par les forces de l'ordre et leurs leaders interpellés.
Le président français a apporté samedi un soutien appuyé aux initiatives lancées en Afrique pour tenter de résoudre le conflit dans l'est de la RDC, notamment celle pilotée par le président angolais Joao Lourenço, qu'il a rencontré vendredi à Luanda.
Durant ses discussions avec les présidents Lourenço et Tshisekedi, ainsi qu'avec Paul Kagame, Emmanuel Macron a dit avoir constaté que tous avaient "apporté un soutien clair" à un cessez-le-feu mardi prochain, tel que prévu dans "le chronogramme". Les représentants du M23 qui sont allés voir le président Lourenço se sont aussi engagés sur ce point, a-t-il insisté.
Des cessez-le-feu ont été annoncés plusieurs fois ces derniers mois mais n'ont jamais été respectés. "Je demande à voir, surtout au niveau des sanctions", a déclaré Félix Tshisekedi, se disant "dubitatif quant à la bonne foi de ceux qui nous ont agressés".
Emmanuel Macron a également évoqué la mise en place, avec le soutien de la France, d'un pont aérien humanitaire vers Goma, la capitale du Nord-Kivu, annoncé le matin même par l'Union européenne.
La RDC est la 4e et dernière étape d'une tournée d'Emmanuel Macron en Afrique centrale, qui l'a également conduit au Gabon pour un sommet sur la forêt, en Angola et au Congo-Brazzavile.
Durant sa visite à Kinshasa, qui se poursuit jusqu'à samedi soir, il va rencontrer des artistes et des entrepreneurs et voyait en début d'après-midi le professeur Jean-Jacques Muyembe, à l'origine de la découverte du virus Ebola.
Un même message a marqué chaque étape de sa tournée: la France, ancienne puissance coloniale de plus en plus contestée sur le continent, veut développer une nouvelle relation avec l'Afrique, faite d'"humilité" et de partenariats "responsables et équilibrés".
AFP
11 Commentaires
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En Mars, 2023 (17:48 PM)Reply_author
En Mars, 2023 (20:20 PM)Complexés
En Mars, 2023 (17:12 PM)Kamara
En Mars, 2023 (17:22 PM)Yo
En Mars, 2023 (18:16 PM)Reply_author
En Mars, 2023 (20:22 PM)Reply_author
En Mars, 2023 (21:10 PM)Lebaolbaol Tigui
En Mars, 2023 (18:52 PM)Reply_author
En Mars, 2023 (20:26 PM)Ndamli
En Mars, 2023 (20:35 PM)Le petit fils des colons Macron vient jouer sa candidature au prix Nobel de la paix en faisant de la fumisterie digne de son ancêtre de Gaulle. Il n'est pour personne, tenez vous le pour dit. Il décline son agenda pour que ses ambassadeurs aillent vendre son image a Oslo. Réveillez vous bon sang africains. Dites lui de rentrer chez lui avec ses discours creux destiné au jury du prix Nobel. C'est son problème.
Nous le nôtre est que cette bande orientale du RDC est une zone minière des plus riches au monde. Et depuis tout ce temps là il ne peut avoir servi aux africains car les manipulateurs qui spéculent sur les valeurs pour se faire des plus values de malades jouent la carte de la déstabilisation pour mieux exploiter.
Même les arabes, malgré que leur modèle soit imparfait, ont réussi à tirer profit de leur pétrole et gaz en construisant leur pays et redistribuant aux populations. Ils ont même réussi à mettre sur pied des fonds d'investissements à plusieurs milliards de dollars pour racheter des parts dans des entreprises occidentales.
Voilà africains à quoi doivent servir les ressources minières à avoir du capital pour financer son développement. Il faut conscientiser les jeunes générations à comprendre l'enjeu. Nous n'avons pas besoin d'être aimé, soutenu, aidé etc... Nous devons prendre conscience que les ressources que nous avons les marchés financiers en ont besoin. Ils doivent le payer au prix fort et l'argent doit rester en Afrique dans nos propres banques et il doit être dépensé en Afrique dans l'éducation, la santé et l'industrie de transformation de nos produits issus du secteur primaire.
Le reste c'est de l'idéologie autant dire de la théorie inutile, du bavardage stérile.
Au_djiné_macron
En Mars, 2023 (00:05 AM)Mustapha Hihihihihihii
En Mars, 2023 (09:02 AM)Participer à la Discussion