
Alors que, depuis une semaine, les députés et sénateurs ivoiriens planchent sur le projet de révision constitutionnelle voulu par Alassane Ouattara, les députés d’opposition ont annoncé jeudi 12 mars qu’ils quittaient les travaux parlementaires. Ils dénoncent une « mascarade ». Le texte qui prévoit notamment une nomination du vice-président par le président élu et non plus l’élection d’un ticket à l’américaine, a désormais un boulevard devant lui jusqu’à la promulgation le 18 mars.
Lors d’une conférence de presse convoquée à la hâte, Yasmina Ouegnin présidente du groupe parlementaire Vox Populi l’annonce : son groupe ainsi que les groupes PDCI et Rassemblement se retirent des travaux . La porte-voix de l’opposition parlementaire estime que cette réforme aurait dû être soumise à référendum.
« En adoptant la voie parlementaire, le président de la République a fait le choix d’un passage en force », déclare Yasmina Ouegnin dénonçant la « précipitation » dans laquelle se tiennent les débats, dénonçant aussi l’absence de 5 députés soroïstes emprisonnés, mais dans l’impossibilité de voter par procuration alors « qu’ils jouissent de leurs droits » puisque présumés innocents. Absence également, selon la présidente de Vox Populi, de 5 autres parlementaires exilés. Bref, pour l’opposition, il s’agit là de « dérives graves qui entachent la crédibilité de l’institution parlementaire ».
Il faut dire que le Sénat a déjà procédé à un vote, mercredi 11 mars, favorable au texte par 81 voix contre 16. Disposant d’environ 80 voix sur 245 députés en capacité de voter à l’Assemblée, le compte n’y est pas pour l’opposition. Même sans se retirer, elle n’aurait pas été en mesure de mobiliser un tiers des voix des parlementaires lors du vote solennel du Congrès le 17 mars pour faire barrage au texte.
0 Commentaires
Participer à la Discussion