Alors que l'opposition ivoirienne appelle au boycott du référendum du 30 octobre sur le projet de nouvelle Constitution, l'exécutif mène une campagne active pour que le « oui » l'emporte avec une large majorité.
Mais aussi avec un taux de participation élevé. Car en face, les opposants au projet multiplient les rassemblements pour convaincre la population de rejeter le texte en s’abstenant, faisant du taux de participation l’un des principaux enjeux du scrutin.
Tournée présidentielle
Si une victoire du « oui » est pronostiquée en raison du boycott de l’opposition, l’exécutif enchaîne tout de même les déplacements. Objectif : faire en sorte qu’une majorité d’électeurs se déplacent dans les isoloirs afin d’adouber le projet d’Alassane Ouattara et faire mentir les observateurs, qui prédisent une « forte abstention ».
En cause, selon des organisations de la société civile : la campagne éclair d’une semaine. Un laps de temps jugé trop court pour expliquer les enjeux d’un texte mal compris, en particulier dans les régions les plus reculées. « Les populations en voie de paupérisation ne comprennent pas toujours l’intérêt de cette réforme, car pour eux l’urgence est avant tout de faire en sorte qu’ils puissent manger tous les jours », explique Christophe Kouamé, président de Civis-CI (Citoyens & participation), organisation de la société civile.
Appel général à la mobilisation
Face au spectre de l’abstention, le chef de l’État a lancé la campagne samedi par un appel à la mobilisation générale. « Je vous demande d’aller partout dans les hameaux pour demander à chacun de voter « oui » « , a-t-il harangué à Abidjan, dans un stade Houphouët Boigny en partie rempli.
Lundi, il a poursuivi l’explication de texte à Yamoussoukro, avant de rencontrer la société civile ce mercredi 26 octobre à Abidjan et de terminer sa tournée par un dernier déplacement jeudi à Bouaké.
« Nous souhaitons bien sûr que le taux de participation soit le plus élevé, les équipes sont déployées sur le terrain pour la campagne », assure le porte-parole du gouvernement, Bruno Koné. Car près d’un an jour pour jour après sa réélection, l’enjeu est de taille pour Alassane Ouattara.
« Il s’agit de son empreinte, de sa marque, il s’agit de son legs politique et de son héritage. Nous devons (…) montrer que nous sommes derrière lui », a résumé lundi depuis Yamoussoukro son ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko. Et d’ajouter : « C’est important. Donc mobilisez vous ! »
Quelle participation lors des derniers rendez-vous électoraux ?
Le taux de participation avait été l’un des marqueurs des dernières élections présidentielles. Lors de la réélection d’Alassane Dramane Ouattara à un second quinquennat en novembre 2015, plus de de 54% des inscrits avaient fait le déplacement.
Un score beaucoup plus faible que lors de la présidentielle de 2010 : plus de 80% des votants s’étaient alors rendus aux isoloirs. Reste désormais à savoir si les quelque six millions d’électeurs appelés aux urnes feront le déplacement.
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