
Des compagnies aériennes desservant Niamey, capitale du Niger, ont décidé de ne plus embarquer de passagers français vers cette destination, dont plusieurs ont récemment été refoulés à leur arrivée, a appris mercredi l'AFP de sources aéroportuaires.
"Selon les autorités nigériennes, tout passager de nationalité française n'est plus autorisé à rentrer sur le territoire nigérien, par conséquent ces derniers ne seront plus acceptés sur nos vols sur cette destination", indique une note interne d'Air Burkina consultée par l'AFP.
Dans un communiqué publié mercredi soir la compagnie burkinabè affirme que "cette note n'émane pas" d'elle et qu'elle "ne saurait être tenue pour responsable des conséquences éventuelles qui pourraient en découler". Le texte ne dit rien sur l'embarquement ou non de ressortissants français.
Une source proche de la compagnie Royal Air Maroc (RAM) a indiqué que "les passagers français à destination de Niamey ne peuvent plus embarquer à bord" des avions de la RAM, "sans autorisation spéciale des autorités nigériennes et ce depuis près d'une semaine".
Sollicitées par l'AFP, d'autres compagnies desservant Niamey, Ethiopian Airlines, Asky, Air Tunisie et Turkish Airlines, n'ont pas répondu dans un premier temps à la question de savoir si elles continuaient à embarquer des ressortisants français vers le Niger.
Egalement interrogées, les autorités nigériennes n'ont pour l'instant pas confirmé que les Français souhaitant ou devant venir à Niamey étaient désormais persona non grata sur leur territoire.
Les relations entre le Niger et la France, ex-puissance coloniale dans la région, n'ont cessé de se dégrader depuis le coup d'Etat militaire du 26 juillet 2023 qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum.
- "Graves entraves" -
L'ambassade de France au Niger, dont Paris avait annoncé la fermeture peu avant Noël, est officiellement close "jusqu'à nouvel ordre", et poursuivra ses activités depuis Paris, avait annoncé le ministère des Affaires étrangères français, le 2 janvier.
Le ministère soulignait que "depuis cinq mois, notre ambassade subit de graves entraves rendant impossible l’exercice de ses missions: blocus autour de l’ambassade, restrictions des déplacements pour les agents et refoulement de tous les personnels diplomatiques qui devaient rejoindre le Niger".
La fermeture d'une ambassade, mesure extrêmement rare, avait été décidée en parallèle au retrait des derniers soldats français déployés au Niger dans le cadre de la lutte antiterroriste, qui ont quitté le pays le 22 décembre.
Après le coup d'Etat du 26 juillet, les militaires au pouvoir avaient rapidement exigé le départ des soldats français - environ 1.500 déployés pour lutter contre les jihadistes - et dénoncé plusieurs accords militaires conclus avec Paris.
Le régime militaire avait aussi prononcé fin août l'expulsion de l'ambassadeur de France Sylvain Itté. Celui-ci était resté près d'un mois coincé à l'intérieur de la représentation diplomatique avant de la quitter sur décision du président Emmanuel Macron qui avait ordonné qu'il reste en place après le coup d'Etat.
Le journal français le Canard enchaîné a évoqué un veto du ministère français des Affaires étrangères à la parution d'un livre de M. Itté, qui, selon une source diplomatique contactée par l'AFP, aurait pu "être préjudiciable à nos intérêts de sécurité".
Depuis le départ de la France, le Niger - comme le Mali et le Burkina Faso voisins également dirigés par des militaires issus de coups d'Etat et confrontés à la violence jihadistes - se sont rapprochés d'autres partenaires, dont la Russie.
8 Commentaires
Boudara Sed
En Février, 2024 (15:13 PM)C’était dans l’air depuis quelque temps, c’est désormais officiel. Le Marocain Badou Zaki a été nommé sélectionneur du Niger. L’ancien gardien de but des Lions de l’Atlas vient de parapher un contrat de deux ans avec le Mena, comme l’annoncé la Fédération Nigérienne de Football.
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En Février, 2024 (16:25 PM)Reply_author
En Février, 2024 (18:52 PM)La question n’est pas que cela soit des militaires ou des civils mais d'avoir des dirigeant compétents et vertueux qui amènent du progrès réelle et d'autre une population qui adhère et se retrouve dans leurs dirigeant. Tout le reste démocratie dictatures c’est du blablabla et de la poudre aux yeux.
L'Afrique n’a pas attendu les colons pour créer des modes de gouvernances. La première déclaration de droit humains a été fait en 1252 (Charte du Mande empire du Mali) plus de 500 ans avant celle de la France.
Ne sous-estimons pas l'Alliance des Etats du Sahel. Malgré leur apparente pauvreté ces pays sont riches en hommes et ressources.
Le Niger est le 10 -ème pays le plus riche en ressource minière du monde. Le Mali et le Burkina sont les principaux exportateurs d'or d'Afrique. Le Burkina a décidé de raffiner son or sur place. Le Mali et le Burkina ont choisi le nucléaire pour leur indépendance énergétique.
L'AES est devenu de facto le deuxième espace de la sous-région en terme de population avec 80 million d'habitant et si le Mali, le Burkina et le Niger parviennent à maintenir leur croissance économique et mise à l'échelle industrielle l’AES pourrait devenir la deuxième puissance économique de la région en 10 ans.
L'AES a renversé la table c’est maintenant la CEDEAO qui cherche à négocier. Et cessez de penser que l'AES s'aligne sur Moscou - elle a une synergie sécuritaire stratégique avec la Russie du fait des précédents historiques de la zone francophone ou tout gouvernement nationaliste a été renverse par Paris. Ceci dit l'AES sur le volet économique a une approche diversifie Chine Turquie mais également Allemagne Italie USA.
Ngoor Seereer
En Février, 2024 (19:13 PM)Participer à la Discussion