
Dans une requête officielle en date du 1er septembre au président en exercice de la Communauté des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), l'Ivoirien Alassane Dramane Ouattara, et parvenue dans les rédactions seulement aujourd'hui, le président par interim du Mali, Diocounda Traoré, demande l'aide pour une option militaire dans le Nord Mali. " Depuis le déclenchement de la rébellion armée du « Mouvement National pour la libération de l'Azawad (MNLA) », le 17 janvier dernier, suivi des évènements du 22 mars 2012, la République du Mali a été affectée par une crise institutionnelle qui a paralysé le fonctionnement normal des institutions républicaines et par une crise sécuritaire sans précédent qui a porté gravement atteinte à son unité nationale et à son intégrité territoriale ", écrit Diocounda Traoré dans son propos liminaire.
Pour lui, " la reconquête des régions nord du Mali est la priorité des priorités " et " tous les efforts du pays seront orientés vers le rétablissement de l'intégrité territoriale ". Toutefois, celui-ci devra se faire avec la seule armée malienne, même si le président malien demande " l'aide de la CEDEAO dans le cadre du recouvrement des territoires occupés du Nord et de la lutte contre le terrorisme ". Diocounda Traoré précise dans la lettre à Ouattara les modalités de cette aide souhaitée par les autorités du Mali : la sécurisation des institutions de transition par un soutien logistique et l'envoi d'un " détachement de liaison et d'observation (constituée de fonctionnaires de police la Cedeao dont le nombre est à déterminer) au sein du Centre de Coordination des Opérations de Sécurisation des Institutions de Transition (CCOSIT), lequel détachement va travailler au renforcement des capacités anti-terroristes du Mali. Mais " le déploiement d'unité de police constituée ou de forces militaires combattantes est sans objet ", précise la lettre.
Tout au plus, la Cedeao pourra envoyer " 5 bataillons " postés le long de " la ligne de front " à déployer graduellement dans les zones reconquises. Par cette petite compromission, le président malien tient à ne pas froisser l'ego du capitaine Sanogo, qui dirige la junte de Kati, comme on dit au Mali, qui avait déposé le président Amadou Toumani Touré, et qui est contre toute présence militaire étrangère dans son pays. La Cedeao pourra apporter son soutien aérien (sic !) pour la reconquête du Nord malien occupé par les terroristes d'Aqmi et d'Ansar Edine. Mais, en dépit de ces ambiguités, la lettre de Diocounda Traoré a au moins le mérite de trancher clairement pour l'option militaire.
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