Conçu pour favoriser une meilleure intégration de l’Uemoa, le Programme économique régional repose sur cinq axes stratégiques majeurs et dont les infrastructures constituent «l’axe principal». Toutefois, c’est à Dakar que ce programme quinquennal (2006-2010) monté pour un coût global de 2910 milliards de francs Cfa va trouver le pactole restant et nécessaire à son exécution. Les 2002 milliards de francs Cfa recherchés ont été finalement obtenus auprès des bailleurs de fonds qui ont, pour l’heure, mobilisé 2438 milliards.
C’est avec le Programme économique régional (Per) que l’espace de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) compte tisser à nouveau sa toile d’intégration. Initié depuis janvier 2004 par la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement, ce programme estimé à plus de 2910 milliards de francs Cfa et projeté sur la période 2006-2010 cherchait 2002 milliards de francs Cfa soit 68, 8% ; les 908 milliards de francs Cfa soit 31,2% étant déjà acquis. Un pactole que l’Union comptait décrocher auprès des bailleurs à l’issue de la table ronde organisée les 2 et 3 novembre derniers à Dakar ; 2438 milliards de francs Cfa ont été finalement mobilisés. Ainsi, l’Uemoa cherche-t-elle avec ce jalon à rester dans sa perspective de faire de cette entité «un espace unifié et ouvert au profit d’une population solidaire». De ce fait, c’est sur la base de cette vision unificatrice et «sous-tendue par une stratégie d’accélération de la croissance et de la réduction de la pauvreté, compatible avec les Objectifs du millénaire pour le développement (Omd) et Nouveau partenariat pour le développement (Nepad)» que le Per veut s’inscrire.
Pour atteindre ces objectifs, le Per se fonde à cet effet sur cinq axes stratégiques majeurs. Et dans ce lot, on note la consolidation de la bonne gouvernance et l’approfondissement de l’intégration économique, le développement des infrastructures économiques. Le volet des infrastructures constituant «l’axe principal» va concerner plus de 75% du financement, souligne Oumar Fall, directeur des relations extérieures de la Banque ouest africaine de développement (Boad) et présentateur du Per. Ce n’est pas tout, ce Programme vise la construction d’un appareil productif intégré, le développement des ressources humaines et la mise en place d’un partenariat pour la mobilisation des ressources et la mise en œuvre du Per. Concernant ce dernier axe qui se veut stratégique, l’accent sera mis sur le projet de renforcement des capacités institutionnelles pour la mobilisation des ressources et le suivi-évaluation, explique le présentateur.
Selon les documents remis à la presse et soutenus au cours de la présentation faite à l’intention des bailleurs de fonds, un certain nombre de résultats sont attendus de la mise en œuvre du Per. Il s’agit de l’augmentation du taux de croissance annuel moyen du Produit intérieur brut qui passerait de 3,8% en 2006 à 7,10% en 2010, de la création de 53 000 emplois sur la même période, de la participation à l’atteinte des objectifs internationaux de développement à l’horizon 2015. Sans compter le renforcement de la compétitivité des économies de l’Uemoa, dans le cadre d’un marché ouvert et concurrentiel et d’un environnement juridique rationalisé et harmonisé ; ce qui va induire une intensification des échanges intra-communautaires dont le niveau passerait de 12% en 2005 à 13% en 2010, lit-on sur les documents. Toutefois, M. Fall relève que quelques difficultés persistent encore. Ce sont, entre autres, «la pression démographique trop rapide par rapport à la capacité des infrastructures, les économies dont la plupart sont malheureusement dans le secteur primaire, l’instabilité et la régression (…)» a-t-il cité.
Devant ce panel de bailleurs venus répondre à l’invitation de l’Uemoa, les organisateurs ont émis le vœu de recueillir des suggestions pour l’amélioration de la stratégie de développement de l’espace sous-régional. Comme s’ils s’attendaient sur le comment de cette mobilisation de ressources. A cet effet, il a été promis à ces investisseurs de leur trouver un cadre institutionnel pour «orchestrer toutes les ressources» en plus de leur association à tous les travaux.
En outre, Jean Baptiste Compaoré, ministre des Finances et du Budget du Burkina Faso et Président du conseil des ministres de l’Uemoa précise que le Per est un programme quinquennal, glissant, actualisable chaque année.
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