"Sa mort en détention était inutile, tragique et évitable". David Schenker, l'adjoint chef de la diplomatie américaine de Mike Pompeo chargé du Moyen-Orient, s'est exprimé lundi 13 janvier devant des journalistes pour réagir à l'annonce de la mort de Moustapha Kassem, un Égyptien de 64 ans naturalisé américain. Il était emprisonné depuis 2013 dans les geôles égyptiennes.
Le cas de ce ressortissant américain était régulièrement évoqué par Washigton. Milke Pompeo l'avait de nouveau soulevé début décembre avec son homologue égyptien, Sameh Choukry. "Nous continuerons de souligner à chaque occasion nos inquiétudes au sujet des droits humains et des détenus américains", a ajouté David Schenker.
"La cause immédiate du décès semble être une défaillance cardiaque", écrivent les organisations non gouvernementales Pretrial Rights International et The Freedom initiative, qui représentent sa famille, dans un communiqué.
For immediate release | The passing of Mustafa Kassem pic.twitter.com/WIQ9tOQzeR
— The Freedom Intiative (@thefreedomi) January 13, 2020
"Inquiètudes" de Washington sur la liberté de la presse“Yet Kassem [Mostafa] is one of at least seven U.S. nationals Sissi is holding on political grounds, according to the Freedom Initiative, a Washington-based group that advocates for prisoners held abroad. They include Reem Desouky... and Mohamad Amashah”https://t.co/uuxf4NBr7w
— The Freedom Intiative (@thefreedomi) December 23, 2019
Washington accuse les autorités égyptiennes de "négligence" dans le suivi médical de Moustapha Kassem, qui souffrait de diabète et de problèmes cardiaques. Selon leur communiqué, il avait entamé une grève de la faim lors de sa condamnation en septembre 2018, ne s'alimentant que de liquides. "Jeudi dernier, il a cessé de prendre des liquides et a été peu après transféré dans un hôpital local, où il est décédé cet après-midi", ont-elles ajouté.
Moustapha Kassem avait été arrêté à l'été 2013 alors qu'il se trouvait au Caire en vacances. "Il était allé changer de l'argent dans un centre commercial", quand des soldats lui ont demandé ses papiers et l'ont "battu et interpellé" à la vue de son passeport américain, selon les ONG.
Il a été condamné en 2018 à quinze ans de prison pour participation à des manifestations contre le pouvoir, mais sa défense assure qu'aucune preuve le concernant personnellement n'a jamais été présentée à son encontre lors d'un procès visant plus de 700 prévenus.
Washington a récemment haussé le ton à l'égard du gouvernement égyptien, malgré l'amitié régulièrement affichée par le président américain Donald Trump et son homologue Abdel Fattah al-Sissi. Mike Pompeo a ainsi évoqué ces derniers mois ses "inquiétudes" au sujet "de la liberté de la presse et de la situation des droits humains" en Egypte, en réaction à une série d'arrestations de journalistes, intellectuels et militants politiques après de rares manifestations en septembre contre le président al-Sissi.
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