Le secteur des bâtiments en Afrique consomme 50% de la consommation totale en énergie électrique, a affirmé mardi à Dakar, Serigne Mansour Tall, point focal de l'ONUHABITAT au Sénégal.
"Au total, 50% de la consommation en énergie électrique en Afrique est faite par les bâtiments. Or, aujourd'hui, il est possible que chaque bâtiment produise sa propre consommation énergétique", a notamment dit M. Tall, à l'ouverture d'un atelier régional de trois jours sur l'efficacité énergétique dans le bâtiment en zone tropicale et ville durable organisé par l'institut de la francophonie pour le développement durable (IFDD).
"Grâce aux procédés qu'offrent les nouvelles technologies, on peut atteindre une économie énergétique allant jusqu'à 70% dans les bâtiments. Il est également démontré que l'Afrique peut multiplier jusqu'à 7 sa production actuelle d'énergie", a poursuivi Serigne Mansour Tall.
Il a souligné que le système énergétique actuel du continent africain est caractérisé par une dépendance à la biomasse et aux énergies fossiles, ce qui entraîne des écarts entre l'offre et la demande.
"Il faudra donc, a-t-il souligné, augmenter la production énergétique de l'Afrique dont la consommation énergétique accroît à cause d'une urbanisation galopante et d'une démographie exponentielle. Ceci est d'autant plus nécessaire que l'Afrique comptera 2 à 2, 5 milliards de nouveaux urbains, avec 75 à 80% de bâtiments à construire pour cette date".
Selon Serigne Mbaye, secrétaire général du ministère sénégalais du Renouveau urbain et du Cadre de vie, la forte consommation énergétique dans les bâtiments en Afrique s'explique par deux facteurs.
"D'abord, le ciment non-isolant produit au niveau local est très inefficace et est virtuellement le seul matériau de construction couramment utilisé dans les nouvelles constructions au Sénégal. Ensuite, l'utilisation massive de climatiseurs dont la consommation est estimée, en zone urbaine à plus de 60% de la production totale d'électricité", a expliqué M. Mbaye.
Selon l'ONUHabitat, il est avéré que les bâtiments actuellement construits en Afrique, souvent inspirés de ceux des pays tempérés, sont bien peu adaptés aux conditions climatiques du continent et sont peu efficaces en matière de consommation d'énergie.
Ainsi, l'atelier de Dakar vise à préciser une feuille de route pour la mise en œuvre d'une directive de la CEDEAO sur l'efficacité énergétique, inscrire cette dynamique dans le processus de préparation du sommet des chefs d'états organisé par le Secrétaire général de l'ONU, le 23 septembre.
4 Commentaires
Diaw
En Septembre, 2014 (23:32 PM)Badaboum
En Septembre, 2014 (05:36 AM)Lebrere
En Septembre, 2014 (10:19 AM)Pour avoir eu des discutions sur ce concept avec des architectes, je dois malheureusement constaté leur peu d'intérêt , ou leur ignorance! Cela demande une remise en cause! Oui mais les constructions en briques de terre, vont obligatoirement faire baisser le chiffre d'affaire des cimentiers! Conclusion: il y a peu d'espoir pour que les habitudes changent!
Architecte
En Septembre, 2014 (00:01 AM)Participer à la Discussion