
Giulio Regeni, 28 ans, avait été assassiné en 2016. Selon un nouveau témoignage, les Egyptiens l’ont pris pour un espion.
La police égyptienne a arrêté, torturé et tué en 2016 un étudiant italien, Giulio Regeni, car elle pensait avoir affaire à un espion britannique, selon un nouveau témoignage sur cette affaire publié dimanche dans la presse italienne.
Le témoin en question, selon le quotidien La Repubblica, a expliqué avoir surpris un agent des services de Renseignement égyptien parler du "type italien" lors d’une convention de la police en 2017 dans un pays africain, dont le nom n’a pas été précisé.
La teneur de cette conversation, qui se tenait en arabe, a été transmise au Parquet italien qui a demandé de plus amples renseignements aux autorités égyptiennes. Mais le Parquet considère d’ores et déjà ce témoignage crédible.
Le ministère italien des Affaires étrangères a tweeté dimanche qu’il "appuyait la demande d’informations des procureurs romains, espérant vivement qu’elle contribue à faire justice" pour Giulio Regeni.
Mis dans une voiture et frappé
Selon la Repubblica, le témoin a pu apprendre l’identité de l’agent égyptien lorsque celui-ci a échangé des cartes de visite avec un collègue.
L’agent a alors raconté que Regeni était soupçonné d’être un agent britannique, qu’il avait été attrapé, mis dans une voiture et frappé, selon un autre quotidien italien, Corriere della Sera. L’agent a rapporté l’avoir lui-même frappé plusieurs fois au visage.
Guilio Regeni, âgé de 28 ans, doctorant de l’université de Cambridge, avait disparu au Caire le 25 janvier 2016 alors qu’il se dirigeait vers une station de métro. Son corps mutilé avait été retrouvé quelques jours plus tard.
Le Caire a toujours démenti l’implication de ses services de Sécurité dans la mort de Giulio Regeni. L’étudiant enquêtait sur les syndicats égyptiens, un sujet très sensible en Egypte.
Les autorités égyptiennes avaient suggéré dans un premier temps que Giulio Regeni avait été tué dans un accident de la circulation, avant d’assurer qu’il avait été assassiné par des criminels, liquidés par la suite par la police.
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