
C’est visiblement très clair dans sa tête, son mandat prend fin le 04 septembre 2025 et les élections auront lieu le 30 novembre comme il l’a décidé. Si l’opposition n’est pas contente, elle peut continuer à contester. C’est ainsi qu’on peut analyser la situation actuelle en Guinée Bissau.
La mission entreprise conjointement par la Cedeao et Unowas dans le pays, l’a certainement bien comprise, puisqu’elle a été obligée de quitter Bissau en catastrophe le samedi 1er mars dernier, sous les menaces du président Embalo.
Ils ont quitté en catastrophe Bissau
En effet, selon le chef de cette mission, l’ambassadeur Bagudu Hirse, ils avaient « préparé un projet d’accord sur la feuille de route pour la tenue d’élections législatives et présidentielles » dans le pays. Mais quand ils ont commencé par « présenter (le document) aux parties prenantes pour obtenir leur consentement », le président Umaro Sissoco Embalo a menacé de les expulser. C’est ainsi qu’ils ont dû « quitter Bissau au petit matin du 1er mars 2025 ».
Cette mission politique de haut niveau « déployée en Guinée Bissau du 21 au 28 février 2025 » avait pour but de « soutenir les efforts des acteurs politiques et autres parties prenantes pour parvenir à un consensus politique sur une feuille de route pour la tenue d’élections inclusives et pacifiques en 2025 ».
Après leur départ en catastrophe de Bissau, Bagudu Hirse et ses pairs ont indiqué qu’ils allaient présenter « leur rapport au Président de la Commission de la CEDEAO y compris leur proposition sur la façon de trouver une feuille de route consensuelle pour la conduite d’élections inclusives et pacifiques en 2025 » dans le pays lusophone.
« Ils ne reviendront plus jamais ici »
Umaro Embalo n’a visiblement pas apprécié le projet d’accord qu’ils ont proposé. Hier lundi, il a reconnu avoir renvoyé ces émissaires.
« Ils ne reviendront plus jamais ici » a assuré le dirigeant, ajoutant qu’il n’accepterait pas qu’une mission arrive dans son pays et « commence à inventer des choses ».
« Ce pays a des règles. Ce n’est pas une république bananière » a-t-il poursuivi.
Le dirigeant bissau-guinéen a l’habitude d’utiliser un ton empreint de menaces, surtout quand il est contrarié. En septembre 2024, il avait promis de "virer" le président de la Commission permanente du parlement Domingos Simoes Pereira s’il tenait une réunion avec ses collègues députés pour débattre de la situation à la Cour suprême du pays. A l’époque, cette institution fonctionnait avec 5 de ses 11 juges. Le quorum n’étant pas atteint, elle était incapable de convoquer une session plénière.
Pour Embalo, il ne revenait pas au Parlement de parler d’un autre organe souverain qui n’a aucun lien avec lui.
Embalo, ancien président ?
Curieusement, c’est cette même Cour suprême de justice qui a décrété début février 2025 que le mandat constitutionnel du président Embalo, prenait fin le 04 septembre 2025 et non le 27 février comme l’estime l’opposition. En effet, selon la lecture de la haute juridiction, le mandat du président Embalo a vraiment commencé le 04 septembre 2020, date à laquelle les résultats de la Présidentielle ont été définitivement proclamés.
L'opposition, de son côté, soutient que le chef de l’Etat a pris fonction le 27 février 2020, après avoir été déclaré vainqueur de la Présidentielle par la Commission électorale. Son mandat est donc arrivé à son terme depuis le 27 février dernier.
1 Commentaires
J'aimerais voir la cedeao s'occuper aussi du cas de dramane on va bien rire...
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