Depuis la condamnation en 2016 de l’ex-président tchadien Hissène Habré, l’Union africaine est chargée de mettre en place le fonds fiduciaire qui permettra de dédommager les 7 400 victimes. Une délégation de l’UA est toute la semaine à Ndjamena pour finaliser la mise en place de ce fonds.
La délégation de l’Union africaine se donne une semaine pour finaliser la mise en place du fonds fiduciaire. Son programme est chargé. À Ndjamena, elle doit rencontrer victimes, avocats et autorités, avec des rendez-vous aux ministères des Affaires étrangères et de la Justice.
S’il reconnait que le processus est lent. Alex Ratebaye, le responsable de la mission, indique que l’étape en cours est essentielle : « La commission de l'Union africaine travaille vivement et fermement à rendre opérationnel ce fonds dans les meilleurs délais pour les victimes. Nous comprenons leur frustration qui est tout à fait légitime sur la lenteur qui peut paraitre. Mais en réalité, il y a un travail important qui est fait. Et on va continuer dans cette lancée. »
Des victimes âgées qui ne peuvent plus attendre
Si la pandémie a décalé le calendrier, pour les victimes d’Hissène Habré, le temps presse. Car 40 ans après les faits, certaines sont décédées, d’autres sont malades. « Tout le monde est du troisième âge. Nous avons des malades couchés, nous avons des gens fatigués. Il faudrait que l'espoir renaisse », réclame Clément Abifouta qui dirige l’association des victimes.
Le fonds fiduciaire en place, l’Union africaine pourra donc ensuite demander la saisir des biens d’Hissène Habré, également solliciter les États, notamment le Tchad ou des bailleurs pour collecter les 150 millions de dollars que les victimes doivent toucher.
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