Le 24 septembre, le Burkina Faso a mis en place une mesure visant à protéger et dynamiser son industrie textile en interdisant l’importation de fil de tissage et de pagnes tissés. Annoncée par le ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, cette interdiction a été confirmée par un communiqué de presse le 26 septembre. Elle s’inscrit dans une volonté de renforcer la chaîne de valeur coton-textile et de promouvoir la production locale.
Le coton, ressource essentielle pour le pays, est cultivé dans plusieurs régions, notamment à Kongolikan, un village situé à plus de 200 kilomètres de Ouagadougou. Ce dernier est connu pour ses champs de coton qui alimentent la production du Faso Danfani, un pagne traditionnel tissé.
Jacques Boni, un producteur de coton actif depuis 1999, se félicite de la décision. « Si le coton reste au Burkina pour être transformé, ce sera plus bénéfique pour nous », a-t-il affirmé. Selon lui, cette mesure permettra de réduire les coûts des intrants et des semences, actuellement jugés trop élevés. « Nous sommes producteurs de coton, mais les prix des produits textiles ne sont pas abordables pour nous », a-t-il ajouté.
L’Association des Femmes Tisserandes du Burkina Faso, représentée par sa présidente Alima Zagre, soutient également cette initiative. « Je pense que l’interdiction d’importer des fils de tissage va stimuler notre production et notre marché », a-t-elle indiqué. Elle précise que, auparavant, les acteurs du secteur se tournaient souvent vers les fils de tissage en provenance du Ghana, négligeant ainsi la production locale. Depuis l'instauration de l’interdiction, une nette amélioration du marché a été constatée, selon Zagre.
La décision du gouvernement a aussi reçu un accueil favorable d’une école locale, engagée depuis 2008 dans la promotion du Faso Danfani. Abdoulaye Koanda, le fondateur de l’établissement, estime toutefois que des mesures supplémentaires sont nécessaires pour assurer la pérennité du secteur. « Nous voulons que le gouvernement renforce les mesures protectionnistes en émettant des décrets ou des lois pour protéger le patrimoine culturel national », a-t-il suggéré. Pour Koanda, il est essentiel d'inculquer un esprit de consommation locale aux jeunes générations, afin de préserver et de valoriser le patrimoine textile burkinabè.
L’interdiction des importations s'inscrit dans une stratégie plus large du Burkina Faso visant à atteindre l’autosuffisance économique. Le pays, l’un des plus grands producteurs de coton en Afrique, espère que cette mesure favorisera une dynamique de développement pour les producteurs, les tisserands et l’ensemble du secteur textile. Le gouvernement entend ainsi soutenir les filières locales et renforcer le rôle du coton dans l’économie nationale.
2 Commentaires
Maintenant reste à savoir si votre marché peut elle seule consommer le coton sue vous produisez
Si la Chine l'importation du coton burkinabé vous avez vendre ou ? Au Mali et au Niger ?
Soyez intelligents Guys
Mettez d'abord en place des unités de fabrication du fil de tissage et ensuite mettez une super taxe douaniere pour rendre ce produit importé tellement cher que le marché n'existera plus
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En Novembre, 2024 (17:30 PM)Ils sont très beaux!
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