
Après celle de 1994, les pays de la Zone franc pourraient connaître une nouvelle dévaluation de leur monnaie. Selon "Jeune Afrique", cette baisse de la valeur du franc CFA est un scénario à prendre en compte, à cause de la situation financière difficile des pays de la zone et les discours souverainistes de pays ouest-africains comme le Sénégal, entre autres.
Parmi les raisons évoquées par les spécialistes interrogées par le journal panafricain, figure la situation catastrophique dans la zone CEMAC, avec la croissance qui tourne au ralenti, l’inflation élevée, le surendettement qui menace et les réserves de change qui baissent petit à petit. Il y a aussi le déficit budgétaire du Sénégal, qui a dépassé 10 % du PIB.
« Le franc CFA est une monnaie trop forte, surévaluée d’environ 10 % (...) Même si, à court terme, l’option d’une dévaluation semble être exclue, nous sommes dans une situation qui, à certains égards, pourrait rappeler celle qui prévalait en 1994. Les critères de convergence ne sont plus respectés depuis 2021 et il y a un dérapage budgétaire dans de nombreux pays de la zone. Par exemple, le déficit budgétaire du Sénégal a pu dépasser 10 % du PIB », fait savoir l'économiste togolais Kako Nubukpo à "Jeune Afrique".
Le 11 janvier 1994, justement, a eu lieu la fameuse dévaluation du franc CFA. Du jour au lendemain, la monnaie a perdu la moitié de sa valeur, alors que certains produits importés ont vu leur prix doubler dans la foulée. Une situation devenue chaotique pour les habitants des pays membres de la zone franc.
Selon les économistes, cette dévaluation de 1994, résultante d'une crise économique sans précédent en Afrique, a finalement permis aux pays africains de sortir la tête de l'eau. Mais sur le plan social, c'était la catastrophe. Un mois après la dévaluation, des manifestations ont éclaté un peu partout. À Dakar, une déferlante humaine a vivement protesté, causant la mort de cinq policiers. Trente-et-un ans plus tard, les pays africains connaissent encore une crise économique.
Le parallèle est, en effet, fait avec la situation économique en 1994, mais la hausse du prix des matières premières est un motif d'espoir pour le continent. Plusieurs pays, comme le Sénégal, commencent à bénéficier de l’augmentation des exportations de pétrole et de gaz. Il y a également les importations d’or et de cacao, dont la Côte d’Ivoire et le Ghana sont les premiers producteurs mondiaux.
« Non seulement une dévaluation est improbable, mais surtout elle n’est pas nécessaire. Les banques centrales prennent les mesures qu’il faut pour éviter ça. De nombreux pays des deux zones ont des accords avec le FMI qui prévoient justement un renforcement des réserves de change », conclut Bruno Cabrillac, directeur général de la Fondation pour les études et la recherche sur le développement international (FERDI).
Avec un contexte de plus en plus tendu et des pays qui souhaitent ouvertement trouver une alternative au franc CFA, une dévaluation pourrait non seulement avoir des conséquences sociales plus catastrophiques qu'en 1994, mais aussi sonner le glas de la monnaie héritage colonial.
8 Commentaires
Arrêter de calculer le blanc ce matin idiot voué a perdre
Reply_author
il y a 5 heures (09:58 AM)Yoro Sow Diagne
il y a 5 heures (10:14 AM)Yoro Sow Diagne
il y a 5 heures (10:14 AM)Reply_author
il y a 2 heures (13:23 PM)Une dévaluation sera une étincelle qui provoquera des explosions dans plusieurs pays.
Participer à la Discussion