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Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Afrique

L’Afrique, principale victime du trafic de faux médicaments

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Image illustrative

Les faux médicaments sont un fléau qui tue plus de 800
000 personnes par an à travers le continent africain. Selon l’Organisation
mondiale de la santé (OMS), 1 % des médicaments qui circulent dans les pays développés
sont des contrefaçons, mais ce ratio peut atteindre 10 à 15 % dans les pays
émergents et 30 % dans les pays en développement. 



Pour sensibiliser
le public, une vaste campagne internationale a été lancée sur les médias et les
réseaux sociaux sous le hastag "#LeMedicamentDeLaRueTue", à
l’initiative de la Fondation Chirac, et en partenariat
avec RFI et France 24. La campagne s’adresse "au grand public, tout
particulièrement africain", note la fondation. Car si tous les pays sont
touchés par le phénomène, les pays africains sont en première ligne : selon
l’OMS, 30 % à 70 % des médicaments qui se vendent en Afrique sont
contrefaits.



Les médicaments vitaux, premières cibles du trafic



Le trafic est
d’autant plus dangereux qu’il cible en Afrique plus particulièrement des
médicaments vitaux. "Des médicaments essentiels sont concernés : les
antibiotiques, mais aussi les médicaments pour traiter le paludisme, la
tuberculose ou le sida", explique Bernard Leroy, directeur de l’Institut de recherche anti-contrefaçon de
médicaments
 (Iracm) à
France 24. "En France, il s’agit plus de médicaments contre le trouble
érectile, les amaigrissants ou les anabolisants", compare-t-il.



Des malades se retrouvent ainsi à consommer des produits falsifiés – à
savoir, des médicaments sans principe actif ou sous-dosés, ou qui contiennent
des substances toxiques. Des poussières de peinture, de l’antigel, de la mort
au rat ou du mercure ont ainsi été retrouvés dans des médicaments de
contrefaçon. "On a déjà donné du glycol – du produit pour les batteries de
voiture – pour traiter les dents qui percent chez les bébés", témoigne
Bernard Leroy.



Les risques pour la santé sont nombreux. L’ingestion de ces produits peut
provoquer des pathologies, des handicaps, voire la mort mais également "de
fortes résistances puisque il y a un faible dosage en principe actif. Et
pendant ce temps, les malades ne prennent pas le traitement dont ils ont besoin
et la maladie poursuit son cours", ajoute M. Leroy. En 2013, plus de 122
000 enfants sont morts du paludisme en Afrique de l’Ouest faute d’avoir pris un
traitement adéquat.



 



Un business plus lucratif que
la drogue



Si onze chefs
d’État d’Afrique de l’Ouest ont lancé en 2009 "l’appel de Cotonou" pour
lutter contre ce trafic, les médicaments contrefaits continuent de circuler sur
le continent, ravitaillé par des conteneurs en provenance de Chine
principalement. Les prix souvent trop élevés des médicaments et les ruptures de
stocks récurrentes dans les points de vente officiels contraignent les patients
à se tourner vers les marchés parallèles qui fleurissent sur Internet ou dans
la rue.



Ce marché lucratif rapporterait, selon la Fondation Chirac, quelque 200
milliards d’euros par an, pour un rendement 20 à 45 fois supérieur à celui du
trafic de drogue. Difficile alors d’endiguer ce fléau qui pullule notamment
dans les rues de Lomé, capitale du Togo. Si la dernière opération d’envergure a
permis de saisir cette année 9 tonnes de marchandise illégale, les revendeurs
de rue ne souffrent ni de rupture d’approvisionnement, ni du manque de clients.
Sur le marché d’Akodessewa, surnommé la "deuxième pharmacie de Lomé",
les produits coûtent jusqu’à trois fois moins chers que dans les pharmacies
officielles.



"On nous interdit de vendre des médicaments dans la rue, mais les
pharmaciens eux mêmes viennent les acheter chez nous", raconte une
vendeuse à France 24. Les faux médicaments se retrouvent ainsi jusque dans les
cabinets médicaux privés, qui se multiplient dans les quartiers pauvres et
échappent à tout contrôle.



2 Commentaires

  1. Auteur

    Swiss Diaspora

    En Septembre, 2015 (18:07 PM)
    Triste et grave!
    Top Banner
  2. Auteur

    Anonyme

    En Septembre, 2015 (09:38 AM)
    L a faute à qui ?

    Les etats qui n exignent pas que les differents professionnels verifient le bon usage des medicaments, les professionnels du medicament qui sont plus des commercants avides que des acteurs responsables de la sante?

    dire que le prix des medicaments entraine cela est faux, le medicament securise , teste qui a fait ses preuves coute aux patients le meme prix que le faux ou le pas sure achete en inde ou en chine mais pas le meme prix pour le professionnel qui le distribue , le probleme est la

    en ne pensant qu'à sa marge on fait du mal

    regarder dans les pharmacies senegalaises , la plus part des medicaments qui y sont vendus en dci proviennent de labos souvent inconnus en europe , pour les autres d origine douteuse vu leur efficacite meme si theoriquement ils sont fabriqués par des labos connus
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