Après avoir appris l'annonce faite de l'exécution prochaine d'un certain nombre de condamnés à mort en Gambie, le président Yayi, très préoccupé, a souhaité que le président Yahya Jammeh veuille surseoir à la mise en oeuvre d'une telle décision, a déclaré le ministre Nassirou Bako Arifari à Radio France Internationale (RFI).
Selon le correspondant de l'AFP en Gambie, M. Bako Arifari a effectué mercredi une visite-éclair à Banjul, où il s'est entretenu à huis clos avec le président Jammeh.
A sa sortie d'audience, l'émissaire béninois a simplement déclaré à la presse lui avoir remis un message spécial et avoir échangé avec lui sur des questions relatives à la paix en Guinée-Bissau et au Mali, deux pays récemment secoués par des coups d'Etat. Nassirou Bako Arifari n'a pas mentionné l'exécution des condamnés à mort en Gambie programmée, selon Yahya Jammeh, pour septembre.
Dans un message à la Nation le 20 août à la Nation à l'occasion de la fête de l'Aïd el-Fitr, marquant la fin du mois de jeûne musulman du ramadan, M. Jammeh avait annoncé ces exécutions, sans préciser de dates et le nombre de personnes concernées.
D'après un décompte de l'AFP, depuis juillet 2010, 47 personnes au total ont été condamnées à mort dans le pays.
Thomas Yayi Boni et l'UA défendent les valeurs de promotion de l'Etat de droit et de la démocratie, et donc de la défense des droits de l'Homme sur l'ensemble du continent africain, a déclaré Nassirou Bako Arifari à RFI.
Lorsqu'il y a des situations relativement préoccupantes et qui touchent à l'une de ces valeurs, le Pr Yayi Boni considère qu'il est de son devoir de prendre des initiatives pour essayer de rappeler un certain nombre d'engagements collectifs (...) en rapport avec la défense de ces valeurs, a-t-il ajouté.
Aucune indication n'a pu être obtenue jeudi sur la suite donnée par Yahya Jammeh à la requête de son homologue béninois.
Dans un communiqué conjoint jeudi, la Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH), la Rencontre africaine des droits de l'Homme (Raddho) et la section sénégalaise d'Amnesty International, trois ONG basées à Dakar, appellent à une grande mobilisation tendant à contraindre M. Jammeh d'abandonner son projet funeste d'exécutions en septembre.
Sont concernées 47 personnes condamnées à mort en Gambie, dont une femme, onze prisonniers politiques, huit malades mentaux gambiens, mais aussi des étrangers dont trois Sénégalais, un Bissau-Guinéen, deux Nigérians, selon ces ONG.
De telles exécutions, si elles se concrétisaient, seraient assimilées à des exécutions sommaires et extra-judiciaires car le système judiciaire gambien n'offre pas aujourd'hui les conditions de procès justes et équitables, déclarent-elles.
Le 21 août, la France avait exhorté la Gambie à ne pas procéder à l'exécution de ces condamnés à mort et à commuer toutes les condamnations à la peine de mort en peines de détention.
Yahya Jammeh, au pouvoir depuis 18 ans, dirige son pays d'une main de fer. Son régime est régulièrement critiqué par des défenseurs des droits de l'Homme pour des violations des libertés.
(©AFP / 24 août 2012 00h47)
7 Commentaires
Darboe
En Août, 2012 (10:51 AM)Le Senegal En Danger
En Août, 2012 (11:26 AM)Boubs Toure
En Août, 2012 (11:58 AM)Une analyse pertinente doit se faire au niveau des organismes des droits de l'homme pour une étude cas par cas des présumés coupables.
Sinon nous pourrons l’interpréter comme un règlement de compte entre ces opposants.
Du moment qu 'il a entendu que son pouvoir est menacé .
Mais d'une part pour des raisons sécuritaires de son territoire avec des séries d' agressions qui se multiplient dans le territoire même sénégambien vaut mieux d'instaurer une loi rigoureuse qui pourra mettre fin à cet vandalisme.
Cheikh Tidiane Samb
En Août, 2012 (12:38 PM)Taup
En Août, 2012 (12:55 PM)Ndlamini Azania
En Août, 2012 (22:31 PM)Wx
En Août, 2012 (22:38 PM)Participer à la Discussion