En Guinée, le procès du 28 septembre suit son cours. Les victimes se succèdent à la barre pour raconter leurs mésaventures le jour du massacre au stade de Conakry. Hier mercredi 26 juillet, l’une d’elle, en l’occurrence Thierno Madjou Sow, a fait un témoignage pour le moins émouvant.
« Il m’a cogné avec son fusil à la mâchoire »
« Au début de la débandade, je me suis dirigé vers l’accès réservé souvent aux joueurs. Et une fois à la porte, j’ai croisé un homme en treillis qui portait un béret rouge. Il m’a cogné avec son fusil à la mâchoire et m’a poignardé avec un couteau…Je suis tombé sur les morts qu’il y avait sur place. Lorsque les agents de Médecins sans frontières (MSF)sont venus, ils m’ont transporté avec des cadavres. Finalement, ils m’ont déposé au 4ème étage à l’hôpital, dans une cabine, chez un certain Dr Kaba. En ce moment, il y avait beaucoup de sang au niveau de mon ventre » a raconté M Sow.
« Ils m’ont branché des tuyaux pour extraire le sang. On m’a oublié là-bas. Il y avait des gens couchés partout. Ceux qui m’ont envoyé là-bas sont revenus me voir. Ils ont par la suite appelé des médecins pour s'occuper de moi. Les tuyaux qu’ils ont branchés sur moi avaient touché le gros intestin et causé des dommages. Ça a pris du temps avant que je ne puisse aller aux toilettes. Ils ont dit qu’ils allaient m'évacuer pour couper et remodeler » a expliqué M Sow.
2 ans et 8 mois à l’hôpital
Il se serait également fait « réparer » la mâchoire. En tout, la victime dit avoir fait 2 ans 8 mois à l’hôpital ; et elle n’en n’a pas encore fini avec ses ennuis de santé. « Je veux que justice soit rendue, mais j’ai beaucoup plus besoin de recouvrer ma santé. J’appelle les autorités à m’aider à retrouver ma santé » a-t-il déclaré. L'homme a besoin d'une évacuation sanitaire. Il l'attend depuis 13 ans.
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