Le 03 décembre 2009, Moussa Dadis Camara, alors président de la Guinée, est blessé à la tête par une balle de son aide de camp Aboubacar Diakité dit Toumba. Ce jour-là, Toumba s’était retranché dans le camp Koundara contrôlé par son ami le commandant Begré selon Jeune Afrique. Il savait qu’il avait été désigné comme le seul responsable du massacre du 28 septembre. Toumba ignore donc les appels de Dadis qui voulait qu’il le rejoigne au camp Alpha Yaya. Dans la mi-journée, il lance une attaque sur un poste de gendarmerie où étaient détenus ses éléments.
Il les libère et les emmène au camp Koundara. Moussa Dadis Camara qui est mis au courant de la situation, décide de se rendre dans le camp accompagné de dix pick-up remplis de bérets rouges. Dès qu’il arrive, il trouve Toumba et lui dit :« Tu dois revoir les enquêteurs de l’Onu. Personne n’a dit que tu es coupable. Va répondre aux questions comme le ministre de la Défense et moi-même nous l’avons fait ». C’est du moins ce qu’indique Jeune Afrique.
Il portait mal son béret
Moussa Dadis Camara n’a pas livré la même version des faits hier mercredi 25 janvier à la barre du tribunal de Dixinn. Il admet s'être rendu au camp Koundara, mais tout a commencé par une histoire de béret mal porté.
« Toumba, c’était mon petit. Quand je suis arrivé, il n’y a pas eu d’honneur. Moi-même je l’ai dit, j’ai dit que je pouvais entrer ici sans les honneurs. J’ai mon véhicule. Et comme il (Toumba) était assis de l’autre côté, je suis allé vers lui. J’ai dit que ce qu’il faisait n’était pas bon.... Je n’ai pas besoin de mentir sur cet homme. La façon dont il portait son béret (n’était pas correcte) puisque dans l’armée le port du béret est réglementé. Je lui ai dit, mais comment vous portez le béret ? Je voulais arranger son béret quand il est tombé. (Toumba) a repris son béret. Je lui ai demandé de se lever pour qu’on aille au camp Alpha Yaya, tout en lui répétant que ce qu’il faisait n’était pas bon » a raconté Moussa Dadis Camara. Sur ces entrefaites, il dit avoir surpris une discussion derrière lui.
« Monsieur le président, vous savez que je suis votre petit sûr »
Une discussion animée par son garde du corps Joseph Makambo (qui l’a entre-temps rejoint) et Bégré. « Je vois Feu Joseph Makambo qui avait pris la main de Feu Begré, qui avait un pistolet. J’ai demandé ce qui se passe. Il a dit: "non monsieur le président, vous ne pouvez pas discuter avec Toumba". Il sort le revolver. Alors j’ai compris… Je lui ai dit de le laisser s’il veut faire quelque chose. J’ai banalisé ». Toumba Diakité se serait ensuite levé pour suivre Dadis Camara. La seule chose qu’il lui a dit c’est :"Monsieur le président, vous savez que je suis votre petit sûr". Il lui a répondu: « allons-y au camp ». Arrivé au niveau du bureau de Feu Bégré, Toumba l’aurait invité à y pénétrer. Il refuse.
Il se retourne et le coup de feu part
« Je ne peux pas entrer dans un tel bureau. Allons au camp. On marchait. Vous savez, quand vous marchez avec quelqu’un, dès qu’il s’arrête, vous vous rendez compte. J’ai constaté qu’il s’est arrêté. J’ai tourné la tête. Ce fut un coup de feu (tiré) des deux mètres. Quand Feu Joseph Makambo a vu ça, c’est en ce moment qu’il est venu parce qu’il a compris que j’étais à terre.... Dans tout ça, je ne pouvais pas me retrouver. C’est là que le jeune Mansaré est venu. Il a dit : « monsieur le président ». J’ai répondu. Il me dit qu’il va me sauver. Je ne sais même pas comment ce jeune m’a extirpé pour m’envoyer à une trentaine de mètres de là où les évènements se passaient » raconte Dadis.
Après cette tentative de meurtre, Moussa Dadis Camara a été évacué au Maroc pour être soigné. Il ira ensuite au Burkina Faso, pour sa convalescence.
4 Commentaires
Monsieur Plus
En Janvier, 2023 (18:59 PM)Participer à la Discussion