Pour beaucoup d’habitants de la cité du Poro, c’est désormais un secret de polichinelle. Laurent Gbagbo est bel et bien à Korhogo, en résidence surveillée à résidence présidentielle de la localité. Et depuis que cette conviction est établie, la vie dans les abords de la luxueuse demeure a beaucoup changé. Dès les premiers jours que s’est répandue la nouvelle de la présence de Gbagbo, les rues qui passent assez près de la clôture de l’imposante bâtisse d’un étage qui occupe un large espace entre la résidence du préfet et celle du ministre Amadou Gon Coulibaly ont vu décupler le nombre de passants. Mais la simple curiosité ne saurait à elle seule expliquer tout ce ballet de jeunes et de vieux autour de la présidence. En effet, du coté des autorités civiles et militaires de la ville, le pesant silence qui entoure la présence du dictateur déchu laisse encore subsister le doute chez certaines personnes pour qui tout l‘arsenal de soldats onusiens à l’intérieur de la cour et les soldats des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) installés aux portes sud et ouest de la concession n’est que diversion pour distraire le public sur la véritable cachette de l’époux de Simone. Comme St Thomas, il faut voir pour croire. Cet avis n’est pas partagé par la majorité des Korhogolais pour qui, il y a désormais assez d’éléments pour justifier la présence de l’ex-président à Korhogo. Pour eux, le fait que depuis quelques jours, toutes les rues qui passent autour de ce lieu sont barricadées et interdites de passage est la preuve parlante de la présence de Gbagbo.
Le plus frappant dans
l’affaire, ce sont les positions antagonistes qui suscitent parfois des
débats houleux sur cette affaire "Gbagbo à Korhogo". Si parmi les
personnes convaincues de la présence du fils de Mama dans ces murs, les
uns crient leur satisfaction, les autres, très remontés acceptent
difficilement ce fait. Au grin « Le Golf », situé dans les environs de
la bâtisse, le débat fait rage. Sékongo Crépin est plutôt heureux que
Gbagbo soit mis en surveillance à Korhogo. Pour lui, « Korhogo est la
partie la plus sécurisée de la zone CNO. Par ailleurs, pour lui Laurent
Gbagbo se retrouve ainsi isolé aujourd’hui, c’est le pire des scénarios
qu’il pouvait imaginer après tout ce qu’il a fait du temps de sa pleine
puissance. » Comme lui, Soro Tanna, travaillant au centre-ville estime
que Korhogo était la meilleure destination pour Gbagbo. « C’est la
preuve que le peuple Korhogolais est sage et digne de confiance. » Dans
le même ordre d’idée, Abdoulaye, un démobilisé des ex-FAFN est plutôt
euphorique : « Si on l’a emmené ici, c’est parce qu’on a confiance au
dispositif sécuritaire de Korhogo ». Mais, tout le monde ne partage pas
cet enthousiasme face au sujet. Yéo Siontien du grin « Le Golf »
commence par dénoncer les barrages autour de la résidence. « Ils ont
barré tous nos raccourcis. La plupart des déplacés d’Abidjan comme moi
ne sont pas du tout contents de voir Gbagbo ici. Autant ces partisans
nous fermaient la route à Abidjan, autant on nous ferme les routes ici
pour lui. » Silué Kolourgo lui emboite le pas : « Gbagbo ne peut être
ici, peinard pendant que Yopougon n’est pas tranquille.» Le débat sur
l’acceptation fait plutôt rage. Des sources révèlent que les nombreux
barrages autour de la résidence ont été posés suite à l’action de
certains jeunes qui avaient attaqué la résidence à coup de pierres
depuis la route. De tous les avis, l’aspect le mieux partagé est
l’appel à la prudence. Prudence vis-à-vis des capacités de
l’ex-président à créer des retournements de situation. Mais aussi,
prudence par rapport aux personnes déterminées à lui faire la peau.
Dans ce sens, un artisan qui travaille dans les parages de la retraite
du dictateur avance « mon inquiétude c’est qu’il ne lui arrive rien
ici. Je ne veux pas de cela à Korhogo et je ne veux pas le voir
échapper à la justice divine à cause de la vengeance des hommes. On ne
rend pas le mal par le mal. » Pour Silué Kolourgo, « Il faut accélérer
les procédures de justice pour le faire partir d’ici au plus tôt. »
Dans un autre grin, « Le Classic », on élabore le règlement intérieur
autour de la présidence. « Gbagbo est dangereux. Il faut éviter les
visites de courtoisie autour de lui. Il faut éviter de lui emmener des
filles même s’il doit en mourir. Il faut même éviter tout contact
régulier entre lui et ses gardes… » Le constat est net, la présence de
Gbagbo ne laisse personne indifférent et ne suscite qu’un sommeil léger
à beaucoup de Korhogolais.
Mack Dakota, Correspondant
4 Commentaires
Cv
En Avril, 2011 (16:04 PM)Laye
En Avril, 2011 (16:08 PM)j'aime Laurent Gbagbo
j'aime Laurent Gbagbo:l
Undefined
En Avril, 2011 (16:13 PM)Undefined
En Avril, 2011 (16:44 PM)Reply_author
En Décembre, 2021 (17:56 PM)Si l'etat interdisait aux maîtres coraniques mafieux de faire mendier les petits talibés , on n'en verrait plus aucun.
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