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Le conducteur responsable de la mort d’Aymen, 14 ans, était caché en Espagne depuis près de deux semaines pour échapper aux autorités. Il a été arrêté à la frontière française.
FAITS-DIVERS - Près de deux semaines de cavale. L’homme soupçonné d’être le chauffard responsable de la mort d’Aymen, un adolescent de 14 ans, en marge des célébrations de la victoire de la France en demi-finale de la Coupe du monde face au Maroc à Montpellier, a été interpellé ce mardi 27 décembre à 6 heures du matin à la frontière espagnole, selon une information de France 3 Occitanie confirmée par Le Parisien.
« Le mis en cause a été interpellé ce matin tôt à proximité de Perpignan par les enquêteurs de la Direction territoriale de la police judiciaire de Montpellier en exécution d’un mandat d’arrêt délivré par un juge d’instruction », a indiqué à l’AFP le procureur de la République, Fabrice Bélargent. Il sera présenté mardi dans la journée au magistrat instructeur en vue de sa probable mise en examen dans le cadre d’une enquête ouverte pour « coups mortels aggravés en l’espèce avec arme » (le véhicule).
Pour la famille, « c’est un grand soulagement parce que nous savons maintenant qu’il est arrêté et que justice sera faite, qu’il sera puni, qu’il écopera, je l’espère, d’une peine à la hauteur de ce qu’il a commis », a réagi auprès de l’AFP Saïd, le frère d’Aymen. « Je place toute ma confiance dans mon avocat et dans la justice. Il n’est pas question de vengeance, simplement que justice soit faite, même si ce n’est pas en l’arrêtant que ça va nous ramener notre petit », a-t-il ajouté.
Le suspect venait se ravitailler en France
Le conducteur avait pris la fuite le 14 décembre après avoir percuté un jeune homme, décédé peu après sa prise en charge médicale. Caché en Espagne, en Andalousie, chez des parents éloignés, il était venu en France chercher du soutien logistique, selon nos confrères du Parisien, qui indiquent qu’il avait été placé au fichier des personnes recherchées et mis sous écoute. Son incursion sur le territoire français aura finalement permis aux forces de l’ordre de l’interpeller.
« L’auteur présumé du meurtre d’Aymen a été arrêté. Je tiens à saluer l’engagement des forces de police. La justice pourra être rendue le moment venu. Nos pensées entourent la famille dont la dignité et le courage dans cette effroyable épreuve imposent le respect », a communiqué sur Twitter Michaël Delafosse, le maire de Montpellier.
À la suite de la mort de l’adolescent, une « enquête du chef de coups mortels aggravés en l’espèce avec arme (le véhicule) », a été confiée à la sûreté départementale de Montpellier. Des échauffourées avaient eu lieu dans deux quartiers défavorisés de Montpellier à la suite de l’accident, à la Paillade, où ont eu lieu les faits, et au Petit Bard.
Un hommage rendu le 23 décembre
Sur les réseaux sociaux, plusieurs vidéos avaient capturé la scène de l’accident. On pouvait y voir un véhicule blanc essayer de faire demi-tour de manière abrupte au milieu d’une foule de supporters de l’équipe de France. Avant la manœuvre de cette voiture, on peut également apercevoir un individu tenter d’arracher un drapeau tricolore sortant du véhicule. Un geste qui semble avoir entraîné la manœuvre particulièrement rapide et dangereuse du chauffard, qui a touché plusieurs personnes, avant de percuter le jeune garçon.
Une description des faits confirmée par le parquet de Montpellier auprès de l’Agence France presse : « À la suite de l’appréhension d’un drapeau français tenu à la fenêtre d’une voiture, le conducteur de celle-ci est sorti violemment de la file de véhicules qui le précédaient et heurtait un jeune garçon de 14 ans ».
Une cérémonie d’hommage a eu lieu vendredi 23 décembre au collège de Montpellier où Aymen était scolarisé, en présence du maire de la ville Mickaël Delafosse et de la rectrice d’académie Sophie Bejean. Aymen était un « enfant solaire, adorable, plein d’énergie, de joie et de bonne humeur », avait décrit son professeur d’histoire-géographie.
Devant le centre funéraire, son frère aîné a appelé une fois de plus à « l’apaisement », à « la prière » et au « recueillement ». « Il faut beaucoup de patience », a-t-il ajouté, avant que le cercueil du jeune homme, recouvert d’un drap mortuaire vert, soit porté en terre dans le carré musulman du cimetière.
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