Le Premier ministre tunisien Elyes Fakhfakh a présenté sa démission mercredi 15 avril au Président Kaïs Saïed, après que Ennahdha, la principale formation au Parlement, ai dit la veille vouloir lui retirer sa confiance.
Ennahdha "a décidé de retirer la confiance au Premier ministre Elyes Fakhfakh, et charge le chef du parti, Rachid Ghannouchi, de la mise en œuvre de cette décision en menant des consultations avec divers blocs et députés", avait écrit mercredi la formation d'inspiration islamiste dans un communiqué.
Ce parti, qui compte six ministres au gouvernement mais se sent marginalisée au sein de l'exécutif, avait relancé de façon pressante cette semaine ses appels à changer de gouvernement, mettant en avant les soupçons de corruption pesant sur le Premier ministre. Elyes Fakhfakh est sous le coup d'une enquête parlementaire, accusé de ne pas avoir cédé la gestion de ses parts dans des sociétés d'assainissement qui ont remporté d'importants marchés publics.
Après l'union sacrée autour de la pandémie de Covid-19, qui a permis au pays de lutter avec succès contre le nouveau coronavirus, les tensions politiques repartent au moment où les Tunisiens sont touchés par les retombées économiques et sociales des restrictions sanitaires. Des protestations ont lieu dans le sud du pays depuis des semaines, pour réclamer des emplois.
Kaïs Saïed dispose désormais d'une semaine pour désigner un nouveau Premier ministre qui disposera à son tour d'un délai de deux mois pour former un nouveau gouvernement et le faire investir par le Parlement. Une gageure étant donné que le Parlement élu en octobre est composé d'une myriade de partis.
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