Lors d'un message diffusé à la télévision mercredi, le président tunisien, Kaïs Saïed, a déploré que 13,5 milliards de dinars – soit 4 milliards d'euros – d'argent public aient été volés aux Tunisiens par des centaines de personnes, promettant un "compromis judiciaire" à ceux qui rendraient l'argent.
Lutte contre la corruption des commerçants, l'inflation galopante, les pénuries organisées... Le président tunisien Kaïs Saïed a promis plusieurs mesures en ce sens, mercredi 28 juillet, lors d'un bref message diffusé à la télévision.
Il a dénoncé le vol, par "des centaines de Tunisiens", de 13,5 milliards de dinars – soit 4 milliards d'euros – d'argent public, promettant à ceux qui les rendraient un "compromis judiciaire", un accord à l'amiable.
"De mauvais choix économiques" ont provoqué "une pression financière" sur le pays, forçant les commerçants à casser les prix de certaines denrées, a-t-il par ailleurs déploré lors de cette intervention. Il venait de rencontrer l'une des principales organisations patronales, Utica.
Il s'en est aussi pris aux hommes affaires qui constituent artificiellement des stocks pour monter les prix. Ils s'exposent à des poursuites judiciaires. "Kaïs Saïed veut remettre en cause les pratiques (de corruption) et répondre aux préoccupations des Tunisiens à bout", estime Karina Chabour, envoyée spéciale de France 24 à Tunis.
Lutte contre la corruption
Kais Saied se place en opposition aux élites politiques et économiques. Il a ainsi refusé en janvier de recevoir le serment de ministres pourtant validés par le Parlement, estimant que les soupçons de corruption pesant sur eux l’en empêchait.
Dix ans après la chute de Zine el-Abidine Ben Ali, les problème du chômage, profondément enraciné, et de la dégradation des infrastructures publiques et du pouvoir d’achat, à l’origine du soulèvement contre son régime autoritaire, n’ont jamais été résolus. Et la Tunisie fait face à un mur de dettes.
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