Dans un communiqué publié mardi, le conseil des ministres a annoncé avoir approuvé un projet de loi pour mettre un terme au blocus instauré en 1958. Le texte doit encore être approuvé par le Conseil de souveraineté, la plus haute autorité du pays. Mais l'objectif est d'abroger la loi sur le boycottage d'Israël cette année.
C'est une étape historique qui a été franchie mardi. Cela fait 63 ans que Khartoum boycotte Israël avec fermeté. Tout échange commercial avec l'Etat hébreu, avec des ressortissants israéliens ou des entreprises israéliennes est interdit. L'importation de produits fabriqués, même partiellement, en Israël est également proscrite sous peine de 10 ans d'emprisonnement.
C'est un billard économique à trois bandes auquel joue Khartoum. En levant ce boycott, le Soudan parachève sa politique de normalisation avec Israël. En janvier déjà, Khartoum s'est engagé à respecter les Accords d'Abraham, mis en avant par les Etats-Unis en vue de réhabiliter l’Etat hébreu au Moyen-Orient.
En échange le Soudan avait obtenu un prêt d'un milliard de dollars de la part de Washington et surtout le retrait de la liste américaine des Etats qui soutiennent le terrorisme, mettant ainsi un terme au blocus dont il était lui-même victime.
Avec ce nouveau projet de loi, le Soudan tourne donc définitivement la page Omar el Béchir. Même si Khartoum a rappelé sa « position ferme » en faveur d'une solution à deux Etats, avec la création d'un Etat palestinien aux côtés d'Israël.
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