Les résultats des élections législatives du 18 décembre annoncés mardi par la Commission électorale indépendante (CEI) ont confirmé la large victoire du RHDP. Mais la percée des indépendants pourrait chambouler le paysage politique ivoirien.
Les premières élections de la troisième République auront donc tracé les contours d’un paysage politique en pleine mutation. Le scrutin a d’abord donné naissance au premier groupe parlementaire RHDP.
Le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix, composé d’élus du PDCI et du RDR, a remporté 167 sièges sur 254 (et non 255 puisque la circonscription de Guiglo, où deux candidats n’ont pu être départagé devra réorganiser le vote). Une majorité confortable mais inférieure à celle de la dernière législature (en 2011, le RDR avait à lui seul remporté 121 sièges et le PDCI, 76, soit 197 députés RHDP au total). Surtout, avec 167 députés, le RHDP n’atteint pas cette fois la majorité des 2/3 de 170 sièges.
Si la majorité des cadors du RDR ont été élus, trois ministres – Rémi Allah Kouadio (Environnement et Développement durable), Anzoumana Moutayé, (Artisanat et de l’Entrepreneuriat national) et Affoussiata Bamba-Lamine (Communication) – ont ainsi mordu la poussière. C’est également le cas de plusieurs barons du PDCI.
Percée des indépendants
Le recul de la majorité s’explique par la percée historique des indépendants – dont beaucoup sont de jeunes du PDCI et du RDR n’ayant pas été investis par la direction du RHDP. Ils sont désormais 75 (soit 29 % des sièges). Même si une partie venait à rejoindre leur famille politique, ces derniers ont aujourd’hui la possibilité devenir la deuxième force d’opposition à l’Assemblée.
Avec 6 députés élus, l’UDPCI de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Albert Mabri Toikeusse, aura également la possibilité de former un groupe parlementaire, au contraire de l’UPCI de Gnamien Konan et du FPI de Pascal Affi N’Guessan (tous deux élus). Pour ce dernier, le faible score des listes qu’il défendait donne une idée du rapport de force dans la bataille qui l’oppose à la frange Gbagbo ou rien d’Aboudramane Sangaré.
Ce fidèle de Laurent Gbagbo avait appelé au boycott. Sa stratégie, que certains considéraient comme butée, en sort renforcée.
Dans la carte interactive ci-dessous, découvrez le nombre de circonscriptions remportées par les différents groupements politiques dans chaque région (Cliquez sur les régions pour lire les résultats détaillés). Source : CEI
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