L'industrie ouest-africaine se débat toujours dans les nombreuses contraintes qui empêchent son décollage. Et en pole-position de ces contraintes figurent l'instabilité socioéconomique, l'environnement juridique et judiciaire défaillant qui a pour corollaire la corruption etc.
Dans un ouvrage intitulé «Le futur du commerce intra-régional en Afrique de l'Ouest», produit par Enda Tiers-monde sous la direction de Cheikh Tidiane Dièye, Guillaume Gnamien Ndri, statisticien économiste, diagnostique : «le développement industriel des Etat de l'Afrique de l'Ouest, malgré les efforts continus d'amélioration du cadre des affaires, demeure confronté à des contraintes objectives qui sont à la base du peu d'attrait des investisseurs notamment étrangers».
Pour les contraintes externes, le statisticien indique dans l'ouvrage que l'industrie ouest-africaine pâtit «d'un environnement juridique et judiciaire défaillant». Ce qui «a pour corollaire la corruption, la fraude et l'incertitude politique (risque permanent d'émeutes lors des élections) lesquelles fragilisent les entreprises existantes et rendent les pays peu propices à l'investissement», indique M Ndri. Et ce qui «se traduit par la faiblesse tant des investissements intérieures que de l'investissement direct étranger». À cela s'ajoutent «un environnement fiscal peu incitatif et une fiscalité oppressante et contraignante pour les entreprises formelles et inadaptée pour certains secteurs d'activité», car «le régime fiscal et les mécanismes administratifs qui règlent la création et le fonctionnement des entreprises sont excessivement complexes et nuisent à leur fonctionnement». De plus, lit-on dans l'ouvrage de Enda Tiers-monde, «l'endettement important des Etats n'incite pas à l'investissement du fait de la crainte d'un financement du service par des impôts supplémentaires».
À ces contraintes, s'ajoute le difficile accès aux financements bancaires. «Et même lorsqu'il existe, son coût est élevé, ce qui obère la compétitivité des entreprises». Et la forte concurrence intercommunautaire du fait de la similitude des industries de la région, la faible compétitivité des unités industrielles existantes, la forte concurrence des produits chinois, indiens et brésiliens, l'insuffisance et la mauvaise qualité des infrastructures économiques de la Cedeao, et les tracasseries routières, sont autant d'autres contraintes qui plombent l'éclosion du secteur industriel ouest-africain.
Concernant les problèmes internes, «la forte connexion entre la sphère politique et les dirigeants d'entreprises se traduit par un manque de compétition réel sur le marché des dirigeants», alerte le statisticien. Mais aussi l'absence de démarche qualité, l'accès des entreprises de la Cedeao aux marchés des pays développés qui est limité par leur incapacité à se conformer aux normes exigées, la méconnaissance des normes de qualité, le coût élevé de la mise en conformité et l'emballage Uemoa sont les autres facteurs qui bloquent l'essor de l'industrie de l'Afrique de l'Ouest.
4 Commentaires
Chiwie
En Novembre, 2010 (21:23 PM)Keuch
En Novembre, 2010 (21:25 PM)Toubaba
En Novembre, 2010 (07:03 AM)Nubianne
En Novembre, 2010 (10:38 AM)Participer à la Discussion