
La secte islamiste Boko Haram a menacé d'affronter les troupes nigérianes après la décision prise par le président Jonathan Goodluck de décréter l'état d'urgence dans certaines zones cibles d'attaques, a annoncé lundi 2 janvier Abul Qaqa, un homme affirmant parler au nom du groupe.
"Nous trouvons pertinent de souligner que les soldats ne tueront que des musulmans dans les zones gouvernementales locales où l'état d'urgence a été décrété", a déclaré Abul Qaqa à des journalistes. "Nous nous confronterons face à face pour protéger nos frères", a ajouté M. Qaqa, qui a déjà parlé plusieurs fois au nom du groupe, menaçant également les Nigérians vivant dans le nord du pays, habité principalement par les musulmans, alors que le Sud est majoritairement chrétien.
"Nous souhaitons aussi appeler nos frères musulmans du Sud à revenir dans le Nord car nous avons la preuve qu'ils vont être attaqués", a-t-il ajouté parlant en langue hausa, utilisée principalement dans le Nord. Il a également fixé un ultimatum de trois jours aux chrétiens pourquitter le Nord.
ÉTAT D'URGENCE
Le président Goodluck Jonathan a déclaré samedi l'état d'urgence dans
certaines zones particulièrement touchées par les violences de la
secte Boko Haram. Ces mesures interviennent à la suite d'une attaque à
la bombe qui a tué une cinquantaine de chrétiens à la sortie d'une messe
de Noël à Abuja.
Le porte-parole de Boko Haram a à ce titre critiqué la visite du président samedi sur le site de l'attaque. "Le président ne s'est jamais rendu sur les lieux où ont été tués des musulmans", a-t-il souligné, faisant allusion à des émeutes postélectorales en avril qui avaient fait plusieurs dizaines de morts dans la population musulmane.
Les évêques catholiques ont de leur côté appelé le président nigérian à recourir à des experts étrangers pour aider les forces de sécurité dans la lutte contre Boko Haram. Cette secte, dont le nom signifie "l'éducation occidentale est un péché" et qui se réclame des talibans afghans, a revendiqué de nombreuses attaques, dont l'attentat-suicide perpétré en août 2011 contre le siège de l'ONU à Abuja qui avait fait 25 morts.
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