Après de longs mois d’attente, un gouvernement d’union nationale appelé de tous les vœux par les Nations unies a finalement été proclamé en Libye. Son entrée en fonction a été annoncée samedi par le conseil présidentiel, un organisme composé de membres de factions rivales libyennes.
La mise en place de ce gouvernement a conduit les ministres des Affaires étrangères des pays occidentaux, dont l’Allemagne, les Etats-Unis, la France, l’Italie, le Royaume-Uni et l’Union européenne à exprimer leur soutien total à cette nouvelle équipe gouvernementale unifiée. C’était à l’issue d’une réunion ministérielle des Affaires étrangères tenue dimanche à Paris.
A cette occasion les ministres et la Haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité ont salué la déclaration des membres du dialogue politique libyen, réunis à Tunis les 10 et 11 mars 2016, indique un communiqué rendu public à l’issue de la rencontre. « Ils entendent travailler étroitement avec le gouvernement d’unité nationale, seul gouvernement légitime en Libye. Ils continueront d’apporter un soutien total aux efforts de la MANUL en Libye et du représentant spécial du secrétaire général des Nations unies et se tiendront aux côtés de ce gouvernement »,souligne le communiqué.
Les ministres ont, par ailleurs, insisté que le conseil présidentiel libyen et le gouvernement d’union nationale « doivent intensifier leurs efforts pour assumer pleinement leur autorité afin de répondre aux attentes du peuple libyen, qui est épuisé par la crise ». « Le peuple libyen mérite la paix et la stabilité », ont-ils insisté. Ils ont souhaité qu’un transfert « immédiat et pacifique » soit mis en œuvre dès que possible. Le gouvernement d’union nationale doit « rapidement assumer son juste rôle en assurant la seule supervision possible de toutes les institutions économiques et financières à Tripoli, qui doivent servir l’intérêt de tous les Libyens », ont exigé les Occidentaux.
« Comme le dialogue politique l’indique clairement, l’accord politique libyen est le seul cadre légitime pour mettre fin à la crise politique en Libye et au conflit militaire. Le cadre institutionnel prévu par l’accord politique libyen doit être rapidement mis en place, y compris à travers le plein établissement du Conseil d’Etat », poursuit le communiqué.
Les ministres ont rappelé aux individus dans les deux camps qui « sapent le processus politique, l’établissement du gouvernement d’unité nationale et la mise en œuvre de l’accord de Skhirat », qu’ils« s’exposent à des sanctions ». « L’unité politique et un gouvernement inclusif et fonctionnel est la seule voie pour mettre fin à l’instabilité, qui nourrit le développement du terrorisme en Libye »,affirme le communiqué, qui appelle « toutes les parties libyennes et le peuple libyen à agir avec le sens des responsabilités en ce moment clef pour le futur de leur pays, en apportant tout le soutien nécessaire au Gouvernement d’Unité nationale et à son installation à Tripoli ».
En Libye, en attendant un vote de confiance requis du parlement sur ce gouvernement d’union nationale, le conseil présidentiel a appelé les institutions libyennes « à prendre contact immédiatement avec le gouvernement d’union afin de mettre en place les modalités de passation de pouvoirs de manière pacifique et organisée ».
En outre, il a appelé la communauté internationale, les organisations internationales et régionales, en particulier l’ONU, la Ligue arabe, l’Organisation de la conférence islamique, l’Union africaine et l’Union européenne à « cesser toute relation avec les autorités exécutives ne découlant pas du gouvernement d’union ».
La Libye, rappelons-le, est actuellement déchirée entre deux gouvernements qui se disputent le pouvoir. L’un, basé à Tripoli n’est pas reconnu par la communauté internationale; l’autre à Tobrouk dans l’est du pays, est le seul reconnu à ce jour internationalement.
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Anonyme
En Mars, 2016 (16:13 PM)Participer à la Discussion