L’intensification des raids de l’Otan, qui se dit déterminée à poursuivre la guerre jusqu’au départ de Kadhafi, aurait fait au moins 31 morts dans la seule journée de lundi à Tripoli.
Si quelqu’un avait encore des illusions sur la raison « humanitaire » des bombardements de l’Otan en Libye, Barack Obama a rappelé que « Kadhafi doit quitter le pouvoir et le rendre aux Libyens, et la pression ne fera que s’intensifier jusqu’à ce qu’il le fasse ». Sa parole valant ordre atlantiste, les bombardiers de l’Otan se sont déchaînés lundi sur Tripoli, effectuant près d’une soixantaine de raids qui ont fait 31 morts. Sans doute pour « fêter » l’anniversaire du leader libyen, né le 7 juin 1942. Un responsable de l’Otan a dit « regretter profondément toute mort éventuelle chez les civils ». Ce qui est massacre à Benghazi est dommage collatéral à Tripoli… « Malgré les bombardements, nous ne nous soumettrons jamais », a déclaré le colonel Kadhafi, dans un message audio diffusé par la télévision libyenne le même jour. « Je suis à proximité des bombardements mais je résiste toujours », a-t-il assuré, appelant « le peuple à résister ». Kadhafi a d’ailleurs rencontré mardi des chefs tribaux. Alors que la rébellion semble parfaitement incapable d’avancer ses pions autrement que dans les capitales occidentales – la situation militaire est totalement figée sur le terrain – elle pourrait bénéficier de réajustements géopolitiques et d’une volonté d’accélération des opérations. Le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, a indiqué lundi qu’il avait l’intention de demander aux ministres des pays alliés les moins engagés d’en faire davantage pour en finir avec le régime de Tripoli et préparer l’après-Kadhafi.
Les signes d'un enlisement sur le terrain
Si l’Otan a prolongé mercredi dernier de quatre-vingt-dix jours l’opération «?Protecteur unifié?» autorisée à l’origine pour trois mois jusqu’au 27?juin, la campagne ne repose concrètement que sur la moitié de ses membres. Un haut responsable américain a souligné lundi que «?les avions et les équipages commencent à être fatigués, les coûts d’entretien à monter, (le risque de manquer) d’un approvisionnement continu en munitions est là?».
Moscou veut jouer les intermédiaires
Signe néanmoins que l’étau se resserre sur le régime libyen, à Benghazi, l’envoyé spécial du Kremlin, Mikhaïl Marguelov, a rappelé la nouvelle position de Moscou, longtemps proche de Tripoli?: «?Nous croyons que Kadhafi a perdu sa légitimité dès la première balle qui a tué un innocent.?» Il a aussi affirmé la volonté de Moscou de jouer un rôle d’intermédiaire pour faciliter le dialogue entre le régime du colonel Kadhafi et les rebelles. La Chine ne reste pas non plus inactive. Le chef de la diplomatie libyenne, ?Abdelati al-Obeïdi, a été reçu à Pékin, alors que des diplomates chinois sont arrivés à Benghazi pour y rencontrer des membres du Conseil national de transition (CNT).
4 Commentaires
You
En Juin, 2011 (09:57 AM)Docteur Aliou Sow
En Juin, 2011 (10:01 AM)Maye
En Juin, 2011 (10:03 AM)Reply_author
En Mars, 2022 (09:12 AM)Reply_author
En Mars, 2022 (13:59 PM)Lagaffe
En Juin, 2011 (11:03 AM)Participer à la Discussion