Le passage de l’interview accordée à Jeune Afrique par le maréchal Khalifa Haftar (n°2974), dans lequel il dit tout ignorer des efforts de médiation de l’Algérie et de l’Union africaine dans la crise libyenne, n’a guère été apprécié par les intéressés.
Si l’on ne connaît pas encore la réaction d’Alger à ces propos, celle du président congolais, Denis Sassou Nguesso (DSN), qui pilote depuis plus d’un an le comité de haut niveau de l’UA sur la Libye, n’a pas tardé.
Cette crise reste et demeure […] un problème africain
Dans une mise au point que nous a fait parvenir Florent Ntsiba, ministre d’État et directeur du cabinet du chef de l’État, le 17 janvier, la présidence rappelle que ce comité de dix membres s’est déjà réuni à quatre reprises, que Brazzaville a abrité fin novembre 2017 une rencontre du Haut Conseil des chefs de tribus et des villes libyennes, dirigé par Ladjili Brini, et que cette crise « reste et demeure, avant toute autre considération, un problème africain, n’en déplaise à ceux qui pensent autrement ou auraient souhaité ne pas voir le continent engager des initiatives pour contribuer à sa résolution ».
Denis Sassou Nguesso a reçu deux fois Khalifa Haftar en 2017
Surtout, la mise au point souligne que Denis Sassou Nguesso, en « panafricaniste convaincu », a reçu à deux reprises Khalifa Haftar en 2017. Fin mars à Abou Dhabi, puis à Brazzaville le 16 septembre dernier.
L’amnésie du maréchal est d’autant moins compréhensible que ce dernier avait alors déclaré « avoir de la considération » pour la médiation de DSN et de l’UA, et la « soutenir », « contrairement à d’autres médiations qui n’interviennent que pour leurs propres intérêts ».
Avant d’ajouter : « Nous voulons qu’elle réussisse parce que nous comptons sur nos frères africains ».
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