A Madagascar, une quarantaine de détenus ont pris la poudre d'escampette, dans la nuit de dimanche à lundi. Incarcérés dans la maison d'arrêt centrale de Tuléar, les prisonniers n'ont visiblement pas eu de mal à s'échapper. Des agents pénitentiaires auraient permis cette évasion. C'est du moins ce que révèlent les premiers éléments de l'enquête.
Il était 1h du matin, lundi 2 mai, quand 37 prisonniers se sont évadés de la maison d'arrêt de Tuléar, située en plein centre de cette ville du sud-ouest de l'île.
Alertées rapidement, les forces de l'ordre ont monté des barrages routiers et ont ordonné aux communes voisines de procéder à des contrôles d'identité massifs, les détenus, eux, ne possédant pas leur carte d'identité. L'identité des fugitifs est connue. La plupart d'entre eux ont été condamnés pour des actes de vols de bovidés.
L'enquête administrative révèle que 3 des 7 agents pénitentiaires présents cette nuit-là seraient impliqués dans cette évasion : l'un aurait ouvert les cellules des prisonniers, l'autre aurait coupé l'électricité, l'autre encore se serait endormi pendant sa veille. Les prisonniers n'auraient alors eu qu'à escalader le mur d'enceinte, d'une hauteur de seulement deux mètres, sans barbelés.
Séraphin Moamaly, inspecteur de l'administration pénitentiaire de Tuléar condamne fermement les agissements de ses agents qui, pour l'heure, n'ont pas encore expliqué leurs motivations. C'est la première évasion recensée dans cette prison, censée accueillir 200 détenus, mais qui en compte aujourd'hui 550.
A 21h lundi, le bilan donné par la police était de 6 fugitifs attrapés et auditionnés, et une reddition. Une unité de forces mixtes composées de policiers nationaux, de gendarmes et de militaires était réquisitionnée cette nuit pour tenter de retrouver les autres évadés.
Une enquête pour évasion a été ouverte, auprès du parquet de Tuléar. Le commissariat central de la ville est en charge de l'enquête.
Cette évasion de grande ampleur intervient en pleines tensions sociales chez les surveillants de prison. Lundi, lors de l'Assemblée extraordinaire des syndicats du personnel de l'administration pénitentiaire, la reconduction de la grève a été votée. Voilà désormais quatre semaines que le conflit dure : le personnel des prisons réclame une régularisation des indemnités de transport et de risques, qui leur sont normalement dues.
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